Le Journal de Montreal

Des pneus et des pièces de voitures sur ses berges

Un résident de Salaberry-de-Valleyfiel­d a découvert des dizaines de déchets

- HUGO DUCHAINE

Un résident de Salaberry-deValleyfi­eld construit «sa maison de rêve au bord de l’eau» à côté d’un dépotoir sauvage que ni la Ville ni le ministère de l’Environnem­ent ne s’entendent pour nettoyer.

De la fenêtre de sa cuisine, Philippe Clavey peut admirer la rivière Saint-Charles juste derrière chez lui. Mais il voit aussi les dizaines de pneus, de pièces d’auto rouillées, des tapis moisis et de bonbonnes de propane qui jonchent les berges.

«La Ville nous a dit que c’est au ministère de l’Environnem­ent de s’en occuper. On a appelé au ministère, on nous a dit que c’est à la Ville de s’en occuper», lance l’homme de 35 ans, exaspéré.

Sa conjointe et lui pensaient pourtant avoir trouvé un petit coin de paradis en achetant ce terrain.

En plein été, avec les arbres en feuilles, ils n’ont jamais vu les déchets qui y trônent, jetés par des résidents au fil des ans. Ce n’est que lorsque le couple a commencé à défricher son nouveau lopin de terre qu’il a découvert les pneus et les pièces métallique­s rouillées entassés.

L’ancienne propriétai­re des lieux, Claudette Derepentig­ny, assure à son tour qu’elle n’en savait rien. Elle a hérité du terrain quand son frère est mort et elle n’y a que rarement mis les pieds.

« 10 BOÎTES DE PICK UP »

«On est stressés, qu’arrive-t-il si des enfants vont jouer là?» demande M. Clavey, qui souhaite fonder une famille.

Il ne peut pas croire que ces déchets, submergés quand le niveau de l’eau monte, ne polluent pas la rivière.

Déjà, le nouveau propriétai­re a rempli «10 boîtes de pick up» pour nettoyer son terrain. Mais des dizaines de déchets restent sur la rive et sur le terrain vague adjacent, situé dans une zone inondable.

«Je me suis obstiné avec la Ville, qui a finalement envoyé des inspecteur­s. Ils ont dit “n’avoir rien constaté”. Je leur ai dit de revenir, mais ils n’ont pas voulu aller au bord de la rivière», s’insurge l’ancien résident de Longueuil.

Quant au ministère de l’Environnem­ent, après un an d’appels, il lui a dernièreme­nt promis d’envoyer un inspecteur, mais sans préciser quand.

SURPRISE

Pour sa part, le maire de Salaberry-deValleyfi­eld s’est dit «surpris» d’apprendre qu’un dépotoir sauvage longeait la rivière Saint-Charles. Il a dépêché des inspecteur­s après l’appel du Journal.

Denis Lapointe dit désormais craindre l’impact environnem­ental de ces déchets, qui semblent être enfouis là depuis plusieurs décennies.

Il a à son tour demandé l’interventi­on du ministère de l’Environnem­ent, qui a, selon lui, la responsabi­lité de nettoyer l’endroit.

Mais le porte-parole du ministère Daniel Messier répond que c’est à la Ville «de s’assurer qu’il n’y ait pas de matières résiduelle­s déposées sur un terrain».

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Philippe Clavey craint que les déchets empilés près de la rivière Saint-Charles, à Salaberry-de-Valleyfiel­d, ne polluent le cours d’eau.

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