Les aînés sont plus gâtés en Ontario
Des normes assurent deux bains par semaine en foyer de soins de longue durée
QUÉBEC | En Ontario, contrairement au Québec, les aînés en foyers de soins de longue durée ont droit à un minimum de deux bains par semaine, en plus des soins des pieds et de la bouche.
Dans la Belle Province, seule une règle «non écrite» d’au moins un bain par semaine s’applique dans les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).
En Ontario, «les foyers de soins de longue durée doivent s’assurer que chaque résident soit baigné, au minimum deux fois par semaine selon la méthode de son choix, ou plus, selon ce que requièrent les besoins en matière d’hygiène du résident, sauf si contre-indiqué par une condition médicale», a expliqué à notre Bureau parlementaire un porteparole au ministère de la Santé et des Soins de longue durée du gouvernement de l’Ontario, David Jensen.
BROSSAGE « MATIN ET SOIR »
Mais il y a plus: la réglementation assure aussi les résidents du brossage des dents «matin et soir» en plus de la coupe des ongles des pieds et des mains, lorsque nécessaire.
Ces exigences, qui accompagnent la loi de 2007 sur les foyers de soins de longue durée, sont entrées en vigueur en 2010 et découlent d’une volonté politique exprimée en 2004 par le gouvernement de l’Ontario.
INCOMPRÉHENSIBLE, DIT PARADIS
«Je ne comprends pas que les aînés du Québec n’aient pas aussi ce droit-là, comme l’ont les aînés de l’Ontario. Je pense que ça devrait faire réfléchir. On devrait s’inspirer de ça», a réagi le député caquiste François Paradis, qui réclame une norme minimale depuis deux ans.
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, répète souvent qu’une telle norme coûterait 30 M$ par année et que rien n’empêche d’offrir davantage de bains à ceux qui en ont besoin.
Le député de Lévis reproche au ministre Barrette de «s’évertuer à ne pas aller de l’avant» avec une «notion d’hygiène fondamentale» qui fait pourtant consensus auprès de la population.
«Il va falloir arrêter de dire qu’on veut baigner de force des aînés au Québec, ce n’est pas vrai», a souligné M. Paradis.