Parler du suicide dès la pré-adolescence
Lucie Pelchat, conseillère en formation en prévention du suicide à l’Association québécoise de prévention du suicide, affirme que le suicide ne doit pas être un sujet tabou, même auprès des jeunes. Est-ce qu’on doit avoir une approche différente lorsqu’il est question de suicide avec les 14 ans et moins ? En matière d’approche et de prévention, ça demeure assez similaire aux adultes, sauf qu’il faut prendre ça au sérieux. Les adolescents ne sont malheureusement souvent pas pris au sérieux lorsqu’ils verbalisent leurs idées noires. D’autre part, cette verbalisation du passage à l’acte se fait souvent auprès de leurs amis. Il est donc important que les adolescents sachent quoi faire dans une telle situation. Ils ne doivent pas garder le secret sur ce genre de confidence. À quel âge doit-on commencer à parler du suicide avec les jeunes ? Très tôt les enfants savent ce qu’est le suicide. Dès l’âge de 7 ans, un enfant est capable de décrire une scène de suicide qu’il a vue sur internet ou à la télévision. Il est particulièrement important d’en parler lorsqu’on s’inquiète. Si l’on pense que notre enfant y pense ou pourrait y avoir pensé, il ne faut pas hésiter et carrément lui demander : est-ce que ce que tu vis en ce moment t’amène à penser au suicide? Plus la question est directe, plus la réponse risque d’être franche. Comment faire de la prévention chez les adolescents ? Il faut trouver les bons mots et éviter de glorifier un geste de suicide ou le rendre romantique, car les jeunes sont quand même enclins à imiter un geste suicidaire lorsqu’un geste semblable se produit dans leur entourage. Ils n’ont toutefois pas besoin d’avoir trop de détails à leur âge.