Le Journal de Montreal

Parler du suicide dès la pré-adolescenc­e

- NicOLAs sAiLLANT

Lucie Pelchat, conseillèr­e en formation en prévention du suicide à l’Associatio­n québécoise de prévention du suicide, affirme que le suicide ne doit pas être un sujet tabou, même auprès des jeunes. Est-ce qu’on doit avoir une approche différente lorsqu’il est question de suicide avec les 14 ans et moins ? En matière d’approche et de prévention, ça demeure assez similaire aux adultes, sauf qu’il faut prendre ça au sérieux. Les adolescent­s ne sont malheureus­ement souvent pas pris au sérieux lorsqu’ils verbalisen­t leurs idées noires. D’autre part, cette verbalisat­ion du passage à l’acte se fait souvent auprès de leurs amis. Il est donc important que les adolescent­s sachent quoi faire dans une telle situation. Ils ne doivent pas garder le secret sur ce genre de confidence. À quel âge doit-on commencer à parler du suicide avec les jeunes ? Très tôt les enfants savent ce qu’est le suicide. Dès l’âge de 7 ans, un enfant est capable de décrire une scène de suicide qu’il a vue sur internet ou à la télévision. Il est particuliè­rement important d’en parler lorsqu’on s’inquiète. Si l’on pense que notre enfant y pense ou pourrait y avoir pensé, il ne faut pas hésiter et carrément lui demander : est-ce que ce que tu vis en ce moment t’amène à penser au suicide? Plus la question est directe, plus la réponse risque d’être franche. Comment faire de la prévention chez les adolescent­s ? Il faut trouver les bons mots et éviter de glorifier un geste de suicide ou le rendre romantique, car les jeunes sont quand même enclins à imiter un geste suicidaire lorsqu’un geste semblable se produit dans leur entourage. Ils n’ont toutefois pas besoin d’avoir trop de détails à leur âge.

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