Un centre d’art trop bruyant pour les voisins
La chicane se retrouve une deuxième fois en Cour
Un ancien presbytère reconverti en centre d’art dans le Plateau Mont-Royal se retrouve dans une controverse parce que des voisins le trouvent trop bruyant.
Le Livart se situe entre le Saint-Jude, une église reconvertie en gym et spa, et un bloc de duplex. Environ sept pieds séparent les duplex du centre d’art.
Ouvert en octobre, Le Livart a commencé à recevoir des mises en demeure de ses voisins, Daniel Tordjman-Goodfellow et Andrea Roy, deux mois plus tard. Les voisins veulent que Le Livart cesse de faire des événements le soir avec de la musique forte. M. Tordjman-Goodfellow parle même d’une fête qui aurait fini vers 5 h du matin.
«Je n’ai pas déménagé à côté d’une boîte de nuit, j’ai déménagé à côté d’une galerie d’art», déplore M. Tordjman-Goodfellow.
Les deux parties ont conclu une entente hors cour pour tenter de cohabiter en harmonie, mais elles sont retournées devant les tribunaux, car, selon M. Tordjman-Goodfellow, l’accord n’a pas été respecté. Il a déposé une plainte pour outrage au tribunal contre Le Livart. Le juge rendra sa décision début mai.
ARRONDISSEMENT NEUTRE
M. Tordjman-Goodfellow et Mme Roy ont fait part de leurs craintes et de leur mécontentement lors d’une séance du conseil d’arrondissement.
La conseillère d’arrondissement Christine Gosselin fréquente Le Livart depuis son ouverture, mais ne prend pas parti. «Je trouve que c’est un projet intéressant en soi qui ajoute à l’attractivité culturelle de la rue Saint-Denis et qui donne de la personnalité à la rue», dit Mme Gosselin. Elle n’a pas eu connaissance d’autres plaintes contre le centre.
AUX DEUX SEMAINES
Le centre d’art, situé rue Saint-Denis entre les rues Duluth et Roy, dit avoir un événement qui finit tard toutes les deux semaines, mais les voisins en dénombrent plutôt deux à trois fois par semaine.
Le Livart reconnaît qu’il y a eu plus d’événements en soirée durant le temps des Fêtes. «Pour nous, c’est une façon d’être autonome financièrement et ne pas dépendre des subventions des différents paliers gouvernementaux», explique Marc O’Brien-Miro, cofondateur du Livart.
Si un événement se prolonge après 23 h, il est déplacé du rez-de-chaussée au sous-sol. Le Livart a même engagé une firme de son, Sonar acoustique, afin de tester le niveau sonore en soirée. Selon eux, même avec la musique au maximum dans le sous-sol, le bruit mesuré à l’extérieur ne diffère pas du bruit ambiant de la rue.
«On n’a jamais eu d’amende du Plateau Mont-Royal, du service de police ou de la Ville de Montréal», affirme Cindy Tessier-Trudeau, cofondatrice du Livart.