Le Journal de Montreal

Un centre d’art trop bruyant pour les voisins

La chicane se retrouve une deuxième fois en Cour

- Nicole yeba

Un ancien presbytère reconverti en centre d’art dans le Plateau Mont-Royal se retrouve dans une controvers­e parce que des voisins le trouvent trop bruyant.

Le Livart se situe entre le Saint-Jude, une église reconverti­e en gym et spa, et un bloc de duplex. Environ sept pieds séparent les duplex du centre d’art.

Ouvert en octobre, Le Livart a commencé à recevoir des mises en demeure de ses voisins, Daniel Tordjman-Goodfellow et Andrea Roy, deux mois plus tard. Les voisins veulent que Le Livart cesse de faire des événements le soir avec de la musique forte. M. Tordjman-Goodfellow parle même d’une fête qui aurait fini vers 5 h du matin.

«Je n’ai pas déménagé à côté d’une boîte de nuit, j’ai déménagé à côté d’une galerie d’art», déplore M. Tordjman-Goodfellow.

Les deux parties ont conclu une entente hors cour pour tenter de cohabiter en harmonie, mais elles sont retournées devant les tribunaux, car, selon M. Tordjman-Goodfellow, l’accord n’a pas été respecté. Il a déposé une plainte pour outrage au tribunal contre Le Livart. Le juge rendra sa décision début mai.

ARRONDISSE­MENT NEUTRE

M. Tordjman-Goodfellow et Mme Roy ont fait part de leurs craintes et de leur mécontente­ment lors d’une séance du conseil d’arrondisse­ment.

La conseillèr­e d’arrondisse­ment Christine Gosselin fréquente Le Livart depuis son ouverture, mais ne prend pas parti. «Je trouve que c’est un projet intéressan­t en soi qui ajoute à l’attractivi­té culturelle de la rue Saint-Denis et qui donne de la personnali­té à la rue», dit Mme Gosselin. Elle n’a pas eu connaissan­ce d’autres plaintes contre le centre.

AUX DEUX SEMAINES

Le centre d’art, situé rue Saint-Denis entre les rues Duluth et Roy, dit avoir un événement qui finit tard toutes les deux semaines, mais les voisins en dénombrent plutôt deux à trois fois par semaine.

Le Livart reconnaît qu’il y a eu plus d’événements en soirée durant le temps des Fêtes. «Pour nous, c’est une façon d’être autonome financière­ment et ne pas dépendre des subvention­s des différents paliers gouverneme­ntaux», explique Marc O’Brien-Miro, cofondateu­r du Livart.

Si un événement se prolonge après 23 h, il est déplacé du rez-de-chaussée au sous-sol. Le Livart a même engagé une firme de son, Sonar acoustique, afin de tester le niveau sonore en soirée. Selon eux, même avec la musique au maximum dans le sous-sol, le bruit mesuré à l’extérieur ne diffère pas du bruit ambiant de la rue.

«On n’a jamais eu d’amende du Plateau Mont-Royal, du service de police ou de la Ville de Montréal», affirme Cindy Tessier-Trudeau, cofondatri­ce du Livart.

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Cindy Tessier-Trudeau et Marc O’Brien-Miro, fondateurs du Livart, reconnaiss­ent que certains événements se terminent tard, mais contestent la nuisance sonore.

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