Ton travail te rend malade
C’est en cette Journée des travailleurs que commence la Semaine nationale de la santé mentale. Ça tombe bien. Peut-on espérer que, pour une fois, les employeurs fassent enfin le lien entre notre travail et notre bienêtre mental? On en connaît tous, des collègues qui ont succombé à la pression du travail et qui se sont «payé» un burn-out solide. L’épuisement professionnel, c’est la maladie du siècle, mais tout le monde s’en lave les mains. On conclut souvent à un problème personnel mal géré et à la faiblesse de la personne qui le vit.
faut être fait fort
Tu reconnais tes symptômes? Le corps à plat, la tête dans le trou, le désir de mort qui te guette parce que tu crois ta vie finie. Incapable de te lever le matin et de dormir la nuit, rongé par l’anxiété de performance. À traîner ta misère et à la garder pour toi. Car ton mal-être, tu le vis tout seul, dans ton coin, à ruminer ta merde loin des collègues et de la machine à café. Il y a des affaires qui ne se racontent pas en deux minutes. Faut prendre le temps. Et il faut que l’autre, assis de l’autre côté du bureau, veuille bien t’écouter. Mais les patrons n’ont pas le temps. Et sincèrement, qui veut gérer les problèmes des autres? Sans compter les difficultés d’indemnisation quand on est en arrêt de travail. Ça te vide un REER. Car le travailleur qui ne suit pas le rythme finit par perdre son job. Essaie d’en retrouver un, après ça!
Patrons aveugLes
La qualité de vie au travail, ça me fait bien rire. On n’a jamais été aussi stressé par notre job. Un enseignant sur quatre démissionne après cinq ans. Un médecin sur deux cache un burn-out. Quand 20 % des travailleurs souffrent en silence, c’est plus qu’un problème de santé publique, c’est une plaie ouverte. Qu’est-ce qu’on attend pour leur donner les moyens de s’occuper de ce qui se passe entre leurs deux oreilles? Le calcul est pourtant simple: soit on humanise le travail pour le rendre moins toxique, soit on paie les coûts énormes en santé. La première option est plus rentable.