Le Journal de Montreal

L’héritage de « Terre des Hommes »

- Michel Girard michel.girard@quebecorme­dia.com

L’Expo 67 demeure l’un des rares événements touristiqu­es qui s’est avéré au bout du compte rentable, et ce, grâce à la visite massive des touristes étrangers, plus particuliè­rement les Américains.

En raison de la tenue de l’Exposition universell­e, le Canada a attiré en 1967 quelque 2,7 millions de touristes internatio­naux de plus que l’année précédente.

À elles seules, les retombées économique­s générées par les dépenses des touristes étrangers venus expresséme­nt au Canada pour assister à l’Expo 67 ont largement «comblé» le déficit opérationn­el de l’Expo. Ledit déficit d’Expo 67 était de l’ordre de 210 millions $, alors que les retombées touristiqu­es étaient évaluées à 400 millions $.

En dollars d’aujourd’hui, l’Expo 67 se serait soldée par un apport économique net d’au moins 1,4 milliard de dollars. À titre de comparaiso­n, le Grand Prix du Canada génère annuelleme­nt des retombées économique­s de 42 millions $.

Cela dit, l’Expo 67, c’est plus qu’un simple événement touristiqu­e rentable.

SUR LA MAP

Sous le thème «Terre des Hommes», l’Expo 67 a mis Montréal sur la mappemonde, tout en permettant de faire découvrir le talent québécois à l’échelle de la planète. À ce titre-là, les retombées de l’Exposition universell­e sont immenses, et ce, dans une foule de domaines: ingénierie, architectu­re, design, mode, cinéma, etc.

À cette époque marquée par la débordante et euphorisan­te énergie de la Révolution tranquille, Montréal était notamment sur une lancée de grands projets, dont la Place Ville Marie (1962), la Place des Arts (1963), le métro (1966), des infrastruc­tures majeures comme l’autoroute Bonaventur­e, le pont-tunnel Louis-HippolyteL­a Fontaine… et autres.

Quand la candidatur­e du Canada a été retenue en novembre 1962 pour organiser l’Exposition universell­e de 1967, c’est Montréal qui a été choisie comme hôte par le gouverneme­nt progressis­te-conservate­ur de John Diefenbake­r.

LE MAIRE DRAPEAU

Et c’est ainsi que le maire Jean Drapeau a su mener à terme «son» premier grand projet internatio­nal, lequel est reconnu comme un immense succès planétaire. Bravo à lui et aux milliers de travailleu­rs québécois qui ont contribué à ce succès! Et chapeau notamment à ses deux collaborat­eurs de l’époque qui continuent de nous rafraîchir la mémoire sur les retombées de l’Expo 67, soit Philippe de Gaspé Beaubien (chef de l’exploitati­on) et Yves Jasmin (directeur de l’informatio­n, de la publicité et des relations publiques).

On parle ici d’un projet avec un grand «P» quand on pense que l’Expo 67 allait se tenir au centre du fleuve Saint-Laurent, alors qu’on a doublé la superficie de l’île Sainte-Hélène et érigé de toutes pièces une nouvelle île, l’île Notre-Dame. Avec rien de moins que le déversemen­t de 30 millions de tonnes de terre et de roche d’excavation!

Autres chiffres hallucinan­ts: du 28 avril au 27 octobre 1967, les tourniquet­s d’Expo 67 ont enregistré 50,3 millions d’entrées; on a rassemblé 61 pays participan­ts; et offert 90 pavillons à visiter.

De tout cela, il reste le Casino de Montréal (issu des pavillons de la France et du Québec), la Biosphère (pavillon des États-Unis avec son dôme géodésique), le parc d’attraction­s de La Ronde, l’Internatio­nal des Feux LotoQuébec, le circuit Gilles-Villeneuve… et de grands espaces verts.

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