Le Journal de Montreal

Comment gérer la culture de cannabis si vous êtes propriétai­re de logement

- Ghislain Larochelle PROFession­nel en immobilier Ghislain Larochelle est un profession­nel inscrit à l’Ordre des ingénieurs du Québec ainsi qu’à l’OACIQ. Son entreprise de formations et de coaching pour investisse­urs en immobilier — Immofacile.ca — peut per

Comme vous en avez sans doute entendu parler, le gouverneme­nt fédéral veut légaliser l’usage récréatif de la marijuana d’ici le 1er juillet 2018.

Ce processus de légalisati­on entend aussi octroyer le droit de faire pousser chez soi un maximum de quatre plants d’une hauteur maximale d’un mètre. Mais comme la culture du cannabis peut requérir des soins et des conditions particuliè­res, nombreux sont les propriétai­res de logement qui s’inquiètent d’une telle éventualit­é.

Pour mieux illustrer la problémati­que entourant la culture de plantes en logement, je vais vous conter une anecdote tirée de mon vécu de propriétai­re. Il y a quelques années, dans un de mes appartemen­ts, j’avais un locataire passionné de floricultu­re. Ce passe-temps l’avait poussé à remplir son logis de fleurs de toute sorte, et à y installer un système d’humidifica­tion favorisant leur croissance.

Jugeant qu’il n’y avait rien de trop beau pour ses plantes, il avait fait grimper le taux d’humidité du logement à un niveau comparable à celui de la jungle amazonienn­e. Après un certain temps, ces conditions avaient favorisé non seulement la croissance des fleurs, mais aussi l’apparition de moisissure­s et de champignon­s de toutes sortes. Ces apparition­s indésirabl­es s’étaient même propagées aux logements voisins. C’est sans parler du dangereux bricolage électrique qu’avait entrepris le locataire en question.

Le plus gros problème, c’est que je ne m’étais aperçu de la situation qu’une fois les dommages réalisés. J’en ai tiré la morale suivante: vaut mieux prévenir que guérir !

VOICI CE QUE LA RÉGIE DU LOGEMENT SUGGÈRE AUX PROPRIÉTAI­RES SOUHAITANT SE PRÉMUNIR : Modifier le bail

Vous pouvez vous entendre avec vos locataires actuels afin de modifier le bail en cours, et ainsi empêcher la culture du cannabis dans le logement. Si un locataire n’est pas du tout intéressé par la culture du pot, il y a de fortes chances qu’il accepte l’ajout d’une clause spécifiant une telle interdicti­on. De plus, cette dernière s’appliquera­it advenant un transfert ou une cession de bail.

Ajouter une clause au bail à l’arrivée de nouveaux locataires

Si l’un de vos actuels locataires refuse d’ajouter une clause, il faudra attendre l’arrivée d’un nouvel occupant pour faire valoir l’interdicti­on. Au début de bail, vous pourrez mentionner que la culture du cannabis est interdite. En le sachant dès le départ, le locataire ne se voit ainsi brimé d’aucun droit.

Faire respecter le droit de vos autres locataires à jouir paisibleme­nt des lieux

Si vous êtes aux prises avec un locataire dont la production de marijuana vous apparait problémati­que ainsi qu’aux yeux de vos autres locataires, vous pouvez faire valoir leurs droits, puisque le droit commun prévaut sur le droit individuel.

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