Le Journal de Montreal

Gérer la chance

- Renaud Lavoie renaud.lavoie @quebecorme­dia.com

Gary Bettman doit se frotter les mains. Le plafond salarial qu’il a instauré en 2005 et renforcé en 2013 amène les résultats escomptés, et ce, au détriment des efforts monétaires ultimes que les équipes riches déploient afin de tenter de se démarquer.

La réalité présenteme­nt c’est que toutes les équipes se ressemblen­t. Elles ont chacune leurs forces, par exemple devant le filet chez le Canadien avec Carey Price, mais aussi leurs lacunes, comme cette fameuse ligne de centre que la formation montréalai­se doit améliorer.

Cependant, au-delà des forces et des faiblesses, est-ce que le Canadien a été déclassé par les Rangers en première ronde ?

Pas du tout. La preuve, c’est que les Rangers ont marqué 14 buts (dontdeux dans un filet désert) contre 11 pour le Canadien, et ce, en six rencontres.

Le Canadien a toutefois touché le poteau plus souvent que les Rangers alors qu’à lui seul, Shea Weber en a trois.

Est-ce que la chance explique maintenant la différence entre une victoire en série et une défaite?

La question paraît simpliste, mais dans un monde où la différence entre la victoire et la défaite est si mince, le moindre bond favorable peut avoir des conséquenc­es majeures.

LA CHANCE DES RANGERS

Quarante-huit heures après la victoire des Rangers face au Canadien, le quotidien New York Post a souligné le fait que, pour une première fois, la formation new-yorkaise a eu la chance d’être du bon côté du classement en étant la formation repêchée qui allait affronter les équipes de la division Atlantique dans les deux premières rondes, au lieu de se frotter à des équipes de sa propre division, soit la Métropolit­aine. Affronter le Canadien, les Sénateurs ou les Bruins est plus «facile» qu’affronter les Capitals ou les Penguins, qui se battent présenteme­nt en deuxième ronde.

Évidemment que les Rangers n’ont pas encore vaincu les Sénateurs mais, s’ils parviennen­t à le faire, ils se retrouvero­nt en finale d’associatio­n cette saison, alors que bien des «experts» avaient des doutes sur leur présence en séries cette saison. Après l’éliminatio­n des Rangers en première ronde face aux Penguins il y a un an, le même New York Post affirmait, sous la plume du légendaire Larry Brooks, que la fenêtre d’opportunit­é des Rangers était maintenant fermée. C’est fou comme ça change vite.

TOUS PAREILS

Toutes les équipes qui se retrouvent en séries ont une chance de remporter la coupe Stanley.

L’effort sera toujours au maximum pour tous les joueurs qui disputent chaque rencontre.

Alain Vigneault qui s’est retrouvé deux fois en finale de la coupe Stanley (2011 avec les Canucks et 2014 avec les Rangers) a vécu des moments frustrants parce qu’à un certain moment, il y a certaines choses qui sont impossible­s à contrôler.

«Je te dirais que les dieux du hockey, ça existe, m’a-t-il déclaré près du vestiaire des Rangers au cours du week-end. Il faut que tu travailles mais, avec la parité, c’est difficile. Je vais te donner l’exemple de notre finale en 2014 face à Los Angeles. On a perdu trois matchs en prolongati­on. J’ai trouvé que, cette année-là, on avait mieux joué que lorsqu’on s’était retrouvé (avec les Canucks) en finale face aux Bruins. Ça s’était pourtant terminé en sept parties, cette série, mais on avait beaucoup de difficulté­s à Boston. Face aux Kings, on a été dans tous les matchs, mais on a perdu en cinq.»

Il y a eu 18 matchs qui se sont terminés en prolongati­on en première ronde, cette année-là, soit un record.

La différence entre la victoire et la défaite est tellement mince qu’il ne faut rien laisser au hasard.

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Les Rangers ont marqué 14 buts (deux dans un filet désert) contre 11 pour le Canadien, et ce, en six rencontres.
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