Être à l’affût des crises à la maison
Pour prévenir le décrochage, il ne faut pas uniquement chercher à favoriser l’apprentissage des tout-petits. Il faut aussi outiller les écoles pour mieux soutenir les adolescents en crise, concluent les chercheurs.
«[Nos résultats] suggèrent que ce n’est peut-être pas une bonne idée de dégarnir les ressources au secondaire pour tout mettre en intervention précoce», indique Éric Dion.
Selon la vision qui est la plus souvent véhiculée dans le milieu de l’éducation actuellement, le décrochage serait l’aboutissement d’un long processus qui a débuté au préscolaire et qui fait que le jeune accumule des échecs dès l’enfance, explique M. Dion.
«Or, il n’y a pas énormément d’études qui vont dans ce sens-là.»
Dans un monde idéal, l’équipe-école devrait avoir assez de ressources pour être à l’affût des cas d’adolescents qui vivent des crises à la maison et les diriger vers les bons professionnels quand c’est le cas, plutôt que d’attendre que les jeunes se confient euxmêmes à leurs enseignants, dit-il.
ÉLÉPHANT DANS LA PIÈCE
Aussi, les activités parascolaires jouent un rôle important dans la prévention du décrochage, a-t-il remarqué.
Les formules parascolaires les plus efficaces pour garder les jeunes accrochés sont celles qui sont inclusives. C’est-à-dire que les élèves qui y participent sont autant ceux qui réussissent à l’école que ceux qui sont à risque de décrochage, explique Mme Dupéré.
«Par exemple, il y a des équipes sportives où il n’y a aucun critère de sélection: même si tu fumes ou [tu coules, tu peux participer]. Et ces équipes performent», dit-elle.
«Il y avait une école où tous les jeunes [à risque] qui persévéraient faisaient partie de l’équipe de football, alors que les décrocheurs n’en faisaient pas partie», illustre M. Dion.