Le Journal de Montreal

Être à l’affût des crises à la maison

- DOMINIQUE SCALI

Pour prévenir le décrochage, il ne faut pas uniquement chercher à favoriser l’apprentiss­age des tout-petits. Il faut aussi outiller les écoles pour mieux soutenir les adolescent­s en crise, concluent les chercheurs.

«[Nos résultats] suggèrent que ce n’est peut-être pas une bonne idée de dégarnir les ressources au secondaire pour tout mettre en interventi­on précoce», indique Éric Dion.

Selon la vision qui est la plus souvent véhiculée dans le milieu de l’éducation actuelleme­nt, le décrochage serait l’aboutissem­ent d’un long processus qui a débuté au préscolair­e et qui fait que le jeune accumule des échecs dès l’enfance, explique M. Dion.

«Or, il n’y a pas énormément d’études qui vont dans ce sens-là.»

Dans un monde idéal, l’équipe-école devrait avoir assez de ressources pour être à l’affût des cas d’adolescent­s qui vivent des crises à la maison et les diriger vers les bons profession­nels quand c’est le cas, plutôt que d’attendre que les jeunes se confient euxmêmes à leurs enseignant­s, dit-il.

ÉLÉPHANT DANS LA PIÈCE

Aussi, les activités parascolai­res jouent un rôle important dans la prévention du décrochage, a-t-il remarqué.

Les formules parascolai­res les plus efficaces pour garder les jeunes accrochés sont celles qui sont inclusives. C’est-à-dire que les élèves qui y participen­t sont autant ceux qui réussissen­t à l’école que ceux qui sont à risque de décrochage, explique Mme Dupéré.

«Par exemple, il y a des équipes sportives où il n’y a aucun critère de sélection: même si tu fumes ou [tu coules, tu peux participer]. Et ces équipes performent», dit-elle.

«Il y avait une école où tous les jeunes [à risque] qui persévérai­ent faisaient partie de l’équipe de football, alors que les décrocheur­s n’en faisaient pas partie», illustre M. Dion.

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