Le Sénat veut le renvoyer pour sa relation avec une ado
Don Meredith pourrait devenir le premier sénateur à perdre son poste au Canada
« Sa Réputation entache la Réputation De l’inStitution et De nouS qui en SoMMeS MeMbReS. on n’a paS beSoin De ça » – Josée Verner, sénatrice conservatrice
OTTAWA | Pour avoir entretenu une relation inappropriée avec une adolescente, le comité sénatorial d’éthique a suggéré hier que Don Meredith devienne le premier sénateur de l’histoire à être renvoyé du Sénat canadien.
«Il y a eu une absence de remords, une absence de reconnaissance des torts faits non seulement à la victime, mais à l’institution du Sénat», réagit le sénateur André Pratte au dépôt du rapport du Comité permanent sur l’éthique et les conflits d’intérêts des sénateurs.
Selon lui, les autres sénateurs appuieront le renvoi de leur collègue Don Meredith, nommé par Stephen Harper en 2010. Le vote aura lieu d’ici trois semaines.
«Sa réputation entache la réputation de l’institution et de nous qui en sommes membres. On n’a pas besoin de ça», renchérit la sénatrice conservatrice Josée Verner.
L’ancien pasteur Don Meredith a «abusé de la confiance et de l’autorité dont il jouissait comme sénateur» en entretenant une relation avec une adolescente de 16ans, avait conclu l’enquête sénatoriale en mars. Il s’agit d’une inconduite trop grave pour qu’une simple suspension puisse rétablir «l’intégrité et la dignité de l’institution», note le rapport d’hier.
Jamais un sénateur n’a été renvoyé dans l’histoire du Canada, mais le comité d’éthique arrive à la conclusion que ses membres peuvent exclure l’un des leurs.
«C’est du jamais vu. C’est un précédent», indique André Lamoureux, professeur en science politique à l’UQAM.
Selon M. Lamoureux, les récents scandales comme ceux des dépenses du sénateur Mike Duffy ou encore les accusations de fraude contre Patrick Brazeau ont fait mal à l’image du Sénat.
DISCRÉDITÉE
«Cette institution est déjà largement discréditée sur le plan démocratique au Canada, et une décision [autre] aurait ajouté au cynisme», analyse le professeur.
Tant la ministre des Institutions démocratiques, Karina Gould, que l’opposition ont souligné le besoin de hauts standards d’éthique au Sénat.
M. Meredith était absent du Sénat hier, et son avocat a indiqué qu’il ne commentera pas l’affaire avant de s’expliquer en chambre.
Tous les sénateurs interrogés à la sortie de la chambre ont indiqué qu’ils voteraient en faveur d’un renvoi.