Une traductrice du FBI se marie à un soldat de l’ÉI
Elle avait été recrutée pour espionner un terroriste allemand
WASHINGTON | (AFP) Une traductrice du FBI, recrutée pour espionner un membre allemand du groupe État islamique, a fini par filer en douce en Syrie pour se marier avec le djihadiste.
À ses collègues de bureau à Detroit, Daniela Greene, qui possède un niveau d’accréditation «top secret» au sein de la police fédérale américaine, a assuré qu’elle partait en Allemagne rendre visite à ses parents quelques semaines en juin 2014, selon des documents de justice consultés hier.
En réalité, la jeune femme désormais âgée de 38 ans s’est envolée pour la Turquie, d’où elle a traversé la frontière syrienne pour se marier au combattant de l’ÉI. Ce dernier n’est pas nommé dans les documents, mais il s’agit selon CNN de Denis Cuspert, célèbre rappeur allemand autrefois connu sous le nom de Deso Dogg.
Denis Cuspert avait été officiellement désigné comme un terroriste au début 2015 par la diplomatie américaine, qui l’avait décrit comme un recruteur du groupe ultraradical pour les germanophones.
Il apparaît dans plusieurs vidéos de l’ÉI, notamment une dans laquelle il tient une tête coupée, toujours selon le département d’État.
Des témoignages devant le juge suggèrent que les mariés auraient communiqué en privé par le biais d’un compte Skype utilisé par Denis Cuspert.
DISPARITION EN 2014
Née en ex-Tchécoslovaquie et mariée à un soldat américain, la jeune femme a commencé à collaborer avec le FBI en 2011, sans encombre jusqu’à sa mystérieuse disparition en juin 2014.
Juste après s’être mariée à Denis Cuspert le 27 juin, Daniela Greene a pris conscience de son acte, selon les documents récemment publiés.
«Je me suis vraiment mise dans le pétrin cette fois», écrit-elle dans un courriel daté de juillet 2014, envoyé depuis un territoire contrôlé par l’ÉI.
Les documents n’expliquent pas comment, mais la traductrice est revenue en août 2014 aux États-Unis, où elle a été arrêtée. La jeune femme a reconnu les faits et a pleinement coopéré, a expliqué un enquêteur.
Elle a plaidé coupable à de «fausses déclarations impliquant le terrorisme international» et s’est vue condamnée à une peine relativement clémente d’un an de prison.
Daniela Greene a été libérée l’an dernier.