St-Hubert aurait pu demeurer une entreprise québécoise
Le PDG du groupe alimentaire MTY revient sur la transaction avortée
Un peu plus d’un an après la vente des rôtisseries St-Hubert à une entreprise ontarienne, le PDG du Groupe MTY, Stanley Ma, est revenu hier sur la transaction avortée qui aurait permis au fleuron de demeurer une entreprise québécoise.
Un peu plus d’un an après la vente de ce fleuron à l’ontarienne Cara, qui détient également les restaurants Chalet Suisse et East Side Mario’s, M. Ma a affirmé au Journal que St-Hubert «aurait pu et aurait dû demeurer au Québec».
Son empire alimentaire, qui regroupe des dizaines de bannières bien connues, dont Thaï Express, Valentine et La Crémière, avait offert 500 millions de dollars aux rôtisseries St-Hubert. L’entreprise a finalement été vendue 537 millions $.
Les négociations en étaient à un stade assez avancé et M. Ma avait rencontré à plusieurs reprises Jean-Pierre Léger, le fils des fondateurs du populaire restaurant. Mais il a appris en même temps que tout le monde que ce fleuron québécois avait été vendu à une compagnie ontarienne.
«On a eu tellement de rencontres avec M. Léger. Il a tenu ma main, il m’a dit souvent à quel point il voulait conserver St-Hubert au Québec. Mais à la fin de la journée, il a préféré aller en Ontario», a affirmé M. Ma.
Il souligne à quel point l’écart de 37 millions$ entre l’offre de MTY et celle de Cara représente une somme minime dans les circonstances.
À QUOI « M. LÉGER PENSAIT »?
«Ils auraient pu garder St-Hubert au Québec. Les politiciens et les Québécois n’étaient pas heureux de la décision. Moi, j’aurais aimé qu’on garde St-Hubert ici avec le Groupe MTY. Je n’étais pas assez bon pour eux, on dirait. Je ne sais pas ce que M. Léger pensait.»
Rappelons que la Caisse de dépôt et placement du Québec avait elle aussi entretenu des discussions avec St-Hubert pour acquérir une participation minoritaire. M. Léger a finalement décidé de céder toute l’entreprise à la société ontarienne
PAS QU’UNE QUESTION D’ARGENT
Il n’a pas été possible de recueillir les commentaires de Jean-Pierre Léger, hier.
En mars 2016, il avait affirmé que la vente de St-Hubert n’était «pas seulement une question d’argent». «J’ai dit non [à d’autres offres]. Il faut aimer les gens qui font l’offre. Ça n’était pas le cas», avait-il confié.
«Je voulais savoir ce qu’ils voulaient faire de St-Hubert. Il y avait aussi une compagnie américaine et je voulais que St-Hubert reste canadien. Cara partage nos valeurs. Si St-Hubert n’avait été rien pour moi, j’aurais vendu au premier venu.»