Le Journal de Montreal

St-Hubert aurait pu demeurer une entreprise québécoise

Le PDG du groupe alimentair­e MTY revient sur la transactio­n avortée

- PHILIPPE ORFALI

Un peu plus d’un an après la vente des rôtisserie­s St-Hubert à une entreprise ontarienne, le PDG du Groupe MTY, Stanley Ma, est revenu hier sur la transactio­n avortée qui aurait permis au fleuron de demeurer une entreprise québécoise.

Un peu plus d’un an après la vente de ce fleuron à l’ontarienne Cara, qui détient également les restaurant­s Chalet Suisse et East Side Mario’s, M. Ma a affirmé au Journal que St-Hubert «aurait pu et aurait dû demeurer au Québec».

Son empire alimentair­e, qui regroupe des dizaines de bannières bien connues, dont Thaï Express, Valentine et La Crémière, avait offert 500 millions de dollars aux rôtisserie­s St-Hubert. L’entreprise a finalement été vendue 537 millions $.

Les négociatio­ns en étaient à un stade assez avancé et M. Ma avait rencontré à plusieurs reprises Jean-Pierre Léger, le fils des fondateurs du populaire restaurant. Mais il a appris en même temps que tout le monde que ce fleuron québécois avait été vendu à une compagnie ontarienne.

«On a eu tellement de rencontres avec M. Léger. Il a tenu ma main, il m’a dit souvent à quel point il voulait conserver St-Hubert au Québec. Mais à la fin de la journée, il a préféré aller en Ontario», a affirmé M. Ma.

Il souligne à quel point l’écart de 37 millions$ entre l’offre de MTY et celle de Cara représente une somme minime dans les circonstan­ces.

À QUOI « M. LÉGER PENSAIT »?

«Ils auraient pu garder St-Hubert au Québec. Les politicien­s et les Québécois n’étaient pas heureux de la décision. Moi, j’aurais aimé qu’on garde St-Hubert ici avec le Groupe MTY. Je n’étais pas assez bon pour eux, on dirait. Je ne sais pas ce que M. Léger pensait.»

Rappelons que la Caisse de dépôt et placement du Québec avait elle aussi entretenu des discussion­s avec St-Hubert pour acquérir une participat­ion minoritair­e. M. Léger a finalement décidé de céder toute l’entreprise à la société ontarienne

PAS QU’UNE QUESTION D’ARGENT

Il n’a pas été possible de recueillir les commentair­es de Jean-Pierre Léger, hier.

En mars 2016, il avait affirmé que la vente de St-Hubert n’était «pas seulement une question d’argent». «J’ai dit non [à d’autres offres]. Il faut aimer les gens qui font l’offre. Ça n’était pas le cas», avait-il confié.

«Je voulais savoir ce qu’ils voulaient faire de St-Hubert. Il y avait aussi une compagnie américaine et je voulais que St-Hubert reste canadien. Cara partage nos valeurs. Si St-Hubert n’avait été rien pour moi, j’aurais vendu au premier venu.»

 ??  ?? Stanley Ma, le président du Groupe MTY, qui détient une dizaine de bannières, dont Valentine et Thaï Express. L’entreprise avait offert 500 millions $ à St-Hubert pour faire l’achat de la célèbre chaîne de rôtisserie­s, mais la transactio­n a avorté.
Stanley Ma, le président du Groupe MTY, qui détient une dizaine de bannières, dont Valentine et Thaï Express. L’entreprise avait offert 500 millions $ à St-Hubert pour faire l’achat de la célèbre chaîne de rôtisserie­s, mais la transactio­n a avorté.

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