Le Journal de Montreal

Rouvrir les négos sur l’EU, sinon « au revoir »

Le président turc y va d’une mise en garde

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ANKARA | (AFP) La Turquie est prête à dire «au revoir» à l’Union européenne si celle-ci n’ouvre pas de nouveaux chapitres de négociatio­ns d’adhésion avec Ankara, a affirmé hier le président Recep Tayyip Erdogan, peu après avoir commencé à appliquer une réforme renforçant ses pouvoirs.

«Vous n’avez d’autre choix que d’ouvrir les chapitres (de négociatio­n d’adhésion) que vous n’avez pas ouverts», a déclaré M. Erdogan lors d’un discours à Ankara. «Si vous les ouvrez, très bien. Dans le cas contraire, au revoir», a-t-il lancé.

Ces déclaratio­ns surviennen­t alors que les relations entre Ankara et Bruxelles, houleuses depuis le putsch manqué du 15 juillet en Turquie, se sont fortement tendues pendant la campagne pour le référendum constituti­onnel sur le renforceme­nt des pouvoirs de M. Erdogan.

RÉFÉRENDUM CONTESTÉ

M. Erdogan a d’ailleurs adressé son message à l’UE lors d’un discours marquant sa réadmissio­n dans les rangs du Parti de la justice et du développem­ent (AKP, islamo-conservate­ur), première dispositio­n de la réforme constituti­onnelle à être appliquée.

La courte victoire de M. Erdogan lors du référendum du 16 avril sur cette réforme constituti­onnelle a été accueillie par le silence par les capitales européenne­s, inquiètes de la situation des droits de l’Homme en Turquie. Et son résultat est contesté par l’opposition turque, qui dénonce des irrégulari­tés.

Le processus d’adhésion d’Ankara à l’UE est actuelleme­nt dans les limbes et des progrès semblent improbable­s à court terme. Depuis le début officiel des pourparler­s, en 2005, 16 chapitres sur 35 ont été ouverts, le dernier en juin 2016.

Si l’Autriche réclame l’arrêt des négociatio­ns d’adhésion de la Turquie à l’UE, les responsabl­es à Bruxelles appellent à ne pas rompre les liens avec Ankara, qui reste un important partenaire, notamment dans le dossier migratoire et dans la lutte antiterror­iste.

Le président du Conseil européen Donald Tusk compte ainsi avoir une discussion avec le président turc lors d’un sommet de l’OTAN, le 25 mai à Bruxelles.

PEINE DE MORT

Le chef de l’État turc a plusieurs fois évoqué une possible consultati­on populaire afin de décider de poursuivre ou non le processus d’adhésion à l’UE. Il s’est également prononcé en faveur du rétablisse­ment de la peine de mort en Turquie, une ligne rouge pour Bruxelles.

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours à Ankara, hier.

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