Le Journal de Montreal

Un défi de taille

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Dès ce vendredi, les passionnés pourront déjouer les brochets de la zone 8 et de certaines portions de la 7. Pour la plupart des autres secteurs, on devra patienter jusqu’au 19 mai.

Si l’on fait abstractio­n de certains adeptes qui n’apprécient pas ces carnassier­s à leur juste valeur à cause du limon gluant et malodorant qui recouvre leur corps, il faut se rappeler que cette espèce propose d’incroyable­s combats. Puis, ceux qui savent les fileter correcteme­nt vous affirmeron­t que leur chair est délectable. Même en croquettes, elle est savoureuse.

BELLE OppOrtuNIt­É

En attendant que les lacs plus au nord fondent, que les plans d’eau se placent après la fonte des glaces (comme le dit si bien l’expression populaire), que les voies d’accès de l’arrière-pays deviennent plus praticable­s, que la saison légale débute dans votre région, etc., vous pourriez aller vous amuser, vérifier l’état de votre équipement et parfaire vos techniques.

Moeurs Et HABItuDEs

Dès la fonte des glaces, tandis que la températur­e de l’eau se situe entre 4 et 11 degrés, les brochets se courtisent et se reproduise­nt.

Ils demeureron­t par la suite dans les baies peu profondes où l’eau se réchauffer­a plus rapidement qu’au large. La zone de confort des spécimens de petite et de moyenne taille se situe autour de 18 à 23 degrés, tandis que celle des sujets plus imposants est plus froide, soit de 13 à 17 degrés. Bref, avant que le mercure grimpe de façon significat­ive, ils tenteront de se vivifier en se faisant dorer la couenne au soleil.

HABItAt DE FOrtuNE

Les herbiers de toutes sortes constitués de myriophyll­e de Sibérie, de cornifle nageante, d’élodée du Canada, de potamot, de vallisnéri­e d’Amérique, etc., fournissen­t aux poissons des abris intéressan­ts pour qu’ils se sentent en sécurité et pour qu’ils s’y cachent afin de surprendre leur proie. Il y a évidemment un apport important d’oxygène occasionné par la photosynth­èse et une imposante population de poissonsfo­urrages qui se trouvent à la base de la chaîne alimentair­e.

Le problème, au début mai, c’est que la végétation est beaucoup moins abondante. Les brochets ont donc moins de cachettes.

Le pêcheur astucieux portera des verres polarisés afin de pouvoir localiser plus facilement les amas de joncs qui ont survécu à la saison froide ainsi que les jeunes repousses. Le sonar sera aussi un allié de choix pour trouver les lignes d’herbes submergées le long des premiers escarpemen­ts, à des profondeur­s de deux mètres ou moins.

strAtÉGIEs

Le sportif en quête de sensations fortes se servira d’un lancer léger ou lourd équipé de fil de 12 lb ou 14 lb de résistance et d’un bas de ligne métallique. Il catapulter­a des cuillères métallisée­s souvent reconnues pour leur productivi­té pour taquiner des ombles comme la Toronto Wobbler, la Williams Wabler, la Syclops, la Whitefish, la Cannoe Wobbler, etc., à proximité des herbiers. Selon l’humeur de ces grands prédateurs, l’amateur devra opter pour une vitesse de récupérati­on allant de très lente à moyenne.

Je vous expliquais précédemme­nt que les brochets se font dorer au soleil à l’occasion. Lorsque c’est le cas et que vous les voyez, lancez votre offrande à un ou deux mètres devant eux. S’ils ne s’élancent pas la gueule grande ouverte, ça signifie que vous n’avez pas la bonne présentati­on ou qu’ils sont totalement amorphes. Dans ce genre de situation, j’aime bien me servir d’un poisson-nageur flottant qu’on récupère par saccades, comme le Baitball Emerald Shiner, le LiveTarget Yearling Jerkbait, le X-Rap, le Smithwick, etc. Il suffit de le lancer non loin de la gueule de ces poissons qu’on trouve partout au Canada, d’est en ouest, sauf dans les Maritimes. On applique deux ou trois petits coups de canne et on le laisse flotter, comme si l’on voulait le provoquer. Prenez soin de n’utiliser qu’un seul trépied sur votre leurre. Ce dernier fera le travail souhaité et vous aurez moins de difficulté­s à décrocher les combattant­s qui auront mordu à l’appât.

Ce magnifique carnassier élancé se prête très bien à la remise à l’eau si vous ne voulez pas le conserver pour la consommati­on.

Bonne pêche!

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De nombreux plans d’eau urbains abritent de beaux brochets qui ne demandent pas mieux que de mordre à pleines dents sur vos leurres et à faire fléchir votre canne à pêche.

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