Un électricien recyclé dans le Québec Gold
Il prend 18 mois de prison pour une plantation de pot
Même si «le pays tout entier est en profonde réflexion au sujet de la légalisation et de la possession de cannabis», les producteurs n’échapperont pas à la prison.
C’est ce qu’a appris à ses dépens un électricien de Val-d’Or qui exploitait une plantation hautement sophistiquée de marijuana, dont les récoltes étaient écoulées à Montréal.
Le juge Jean-Pierre Gervais a condamné Denis Landry à 18 mois de prison, soit la peine minimale obligatoire pour ce crime au pays, dans un jugement rendu à la fin avril.
« RIEN D’ARTISANAL »
Entre 2012 et 2013, alors qu’il vivait une situation financière difficile, l’homme de 49 ans s’est lancé dans la culture du pot pour éponger ses dettes. Sa plantation était aménagée dans un bâtiment industriel.
L’enquêteuse Mylène Brunet, de la Sûreté du Québec, a témoigné en cour qu’elle avait «rarement vu une production aussi bien organisée et ordonnée».
Il avait détourné l’alimentation des compteurs d’Hydro-Québec «d’une manière très difficile, sinon impossible à détecter», a noté le juge.
Le 1er mai 2013, la SQ a néanmoins découvert 318 plants sur place, 30 kg de pot dans de grands sacs, un pistolet à autorisation restreinte caché dans un congélateur et 16 000 $ en argent comptant.
Landry a admis aux policiers qu’il «revendait à Montréal, à environ 1100 $ la livre». Sans antécédent judiciaire, l’accusé a reconnu sa culpabilité, mais a contesté la constitutionnalité des dispositions du Code criminel le rendant passible d’une peine minimale d’incarcération d’un an et demi.
Le juge Gervais a convenu que «cette drogue jouit peut-être d’une accessibilité sociale accrue», à un an de la légalisation prévue de la possession de pot par le gouvernement Trudeau.
«D’un autre côté, il n’en demeure pas moins qu’on ne parle pas de légaliser la production comme elle se fait actuellement et que, bien souvent, sinon la plupart du temps, celle-ci demeure étroitement associée au crime organisé et profite à des individus peu scrupuleux», a aussitôt ajouté le magistrat.
Il l’a donc condamné à 18 mois de prison qui constituent «une sanction juste».