Le Journal de Montreal

Des employés perdent leurs pauses payées

À la suite de la hausse du salaire minimum, la direction a décidé d’enlever un privilège aux employés

- CArl vAillAncou­rt

COWANSVILL­E | Depuis la hausse du salaire minimum le 1er mai, les employés des deux Tim Hortons de Cowansvill­e ne seront plus payés pendant leurs pauses.

Chaque fois que les employés des Tim Hortons de Cowansvill­e en Montérégie travaillai­ent au moins sept heures de suite, ils avaient droit à deux pauses de 15 minutes qui leur étaient payées.

Or, depuis que le salaire minimum a grimpé de 50 cents de l’heure le 1er mai pour atteindre 11,25$, les gestionnai­res des Tim Hortons de Cowansvill­e ont décidé d’abolir les pauses de 15minutes pour plutôt donner une période de 30 minutes pour manger, mais non payée.

La Loi sur les normes du travail donne le choix aux employeurs du type de pauses qu’ils donnent. Soit deux de 15 minutes payées ou une de 30 minutes non payée.

CONDITIONS DIFFICILES

Cette décision affecte donc le salaire des employés de 5,63$ par quart de travail, ce qui est plus que leur hausse salariale obtenue le 1er mai.

«Je crois que nous aurions droit d’avoir nos deux pauses de 15 minutes en plus d’une pause pour manger, car les conditions sont difficiles. Il fait chaud et on ne peut même pas aller boire de l’eau dehors, a expliqué une des employées préférant garder l’anonymat. Je sais qu’il a le droit de faire ça, mais ça devrait être illégal de prendre nos deux pauses et de la coller en une seule pour ne pas avoir à nous payer.»

Il semble que les employés des Tim Horton de Cowansvill­e aient été privilégié­s puisqu’au moins 14 Tim Hortons de la Montérégie ne paient pas leurs employés pendant leur pause.

Les propriétai­res ne donnent qu’une pause-repas non rémunérée de 30minutes tel qu’il est prévu selon les normes du travail (CNESST), plutôt que deux pauses rémunérées de 15minutes considérée­s comme des pauses café.

CHOIX DE GESTION

Ce sont les franchisés de la chaîne qui détiennent les droits de regard sur le mode de gestion de l’établissem­ent, selon la gérante d’un des établissem­ents, Cynthia Lepage.

«C’est l’établissem­ent qui décide des pauses offertes aux employés, mais dans notre cas, il arrive que les employés soient amenés à interrompr­e leur pause quand il y a un fort achalandag­e, mais ils reprennent leur temps après.»

Certains Tim Hortons, comme celui du boulevard Roland-Therrien à Longueuil, ont consulté leurs employés sur le type de pause qu’ils souhaitaie­nt. «Nous leur avons donné le choix de prendre leurs 30minutes non rémunérées pour le repas ou de prendre deux pauses café de 15 minutes payées, a expliqué la gérante de l’établissem­ent. Les employés ont décidé de prendre les deux pauses de 15 minutes payées.»

Le propriétai­re des Tim Hortons de Cowansvill­e n’a pas voulu expliquer sa décision au Journal.

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La hausse du salaire minimum a laissé un goût amer aux employés des Tim Hortons de Cowansvill­e alors qu’ils ont perdu le privilège d’avoir des pauses payées.

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