Le Journal de Montreal

Trois femmes, trois univers

Sarah Rossy, Lydia Képinski et Myriam Bois occuperont la scène au cours de Vue sur la Relève du 9 au 20 mai prochains. La fameuse relève: une étiquette avec laquelle les musicienne­s composent avec humour, balayant du revers de la main obstacles et idées p

- ARIANE LABRÈCHE Agence QMI

Trois femmes, trois auteuresco­mpositrice­s-interprète­s aux univers musicaux aux antipodes. Myriam Bois fait dans le gospel de ruelle au sein du quatuor Miss Sassoeur et les Sassys, alors que Sarah Rossy est la tête pensante de Shyre, groupe folk anglo à l’ambiance cinématogr­aphique et envoûtante. Lydia Képinski sera de la finale des Francouver­tes le 8 mai, mettant de l’avant sa musique fortement empreinte des codes du rap.

Réunies autour d’une même table, les trois artistes trouvent toutefois rapidement des points communs, échangent avec vivacité sur leur condition d’artistes de la relève. «La relève, c’est comme un purgatoire. C’est le Styx dans lequel t’es pogné jusqu’à ce que tu trouves ton petit coin d’enfer à toi», illustre Lydia Képinski, provoquant les rires de ses comparses.

De toute façon, les trois pianistes ne s’en font pas trop avec la hiérarchie du monde musical québécois. Ni avec les étiquettes de style, que Myriam Bois ne connaît que trop bien. Ayant grandi sur la Côte-Nord de parents haïtiens, elle a passé sa vie à lutter contre les boîtes dans lesquelles on a voulu la catégorise­r. «Je suis presque tannée de me faire dire que je suis différente, ou originale…», lance-t-elle.

À l’avant, malgré tout

Être différente, Sarah Rossy connaît elle aussi. Elle est une des trois seules filles qui gradueront cette année en jazz de l’Université McGill, sur une cohorte d’environ 40 finissants. «Ma batteuse est la première à graduer en batterie jazz de McGill! C’est fou!», explique celle qui évolue au sein de Shyre depuis 2013.

Toutes trois à la tête d’un groupe, Lydia Képinski menant son trio, les musicienne­s doivent bien malgré elles et chacune à leur manière porter le poids de l’étiquette d’artiste féminine. «C’est un constat social. On ne le revendique pas, mais il y a juste moins de filles qui mènent des bands. (...) Je rêve qu’on passe à autre chose, mais j’imagine que ça a encore de l’importance dans le regard des autres», souligne Myriam Bois, suscitant l’approbatio­n de Sarah Rossy.

Une chose est sûre, Sarah Rossy, Lydia Képinski et Myriam Bois formeront assurément la distributi­on forte de la musique québécoise de demain!

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