Des Montréalais veulent l’armée chez eux
Denis Coderre a fait appel aux militaires hier pour venir en aide à ses citoyens épuisés et stressés par les inondations des derniers jours et qui réclamaient leur aide.
«On a besoin de l’expertise des Forces armées [...] j’aime mieux travailler en amont qu’en “j’aurais donc dû”», a déclaré le maire de Montréal en point de presse, en soirée, ajoutant espérer le soutien d’une cinquantaine de soldats.
Plus tôt dans la journée, de nombreux résidents rencontrés par Le Journal à L’Île-Bizard ou à Pierrefonds disaient «avoir besoin de bras» pour les aider à protéger leur maison.
C’est le cas de Bouchra Gouriny et de son mari, qui ne travaillent plus depuis mardi pour tenter de sauver ce qui leur reste des eaux de la rivière des Prairies sur la rue Jean-Yves à L’Île-Bizard.
«C’est la catastrophe, l’eau monte sans cesse. Les pompiers sont débordés, ils ne peuvent rien faire de plus», a lancé la femme de 46ans, qui a vu ses deux voisins être inondés, hier.
ENTRAIDE
Steve Lapierre, qui habite un peu plus loin, s’est quant à lui réveillé les deux pieds dans plusieurs centimètres d’eau.
Son appartement du rez-de-chaussée a été complètement inondé pendant la nuit, alors que ses deux pompes fonctionnaient toujours quand il s’est couché.
«Une chance que les voisins nous aident à sortir les meubles et à les monter chez eux», a-t-il expliqué. Mais sa hernie discale l’empêchait de soulever les plus lourds et il aurait aimé l’aide des militaires.
ÎLE MERCIER
Par ailleurs, le pont qui relie L’Île-Bizard à l’île Mercier a été complètement fermé à la circulation, hier, puisque les forts courants ont fragilisé sa structure.
Cependant, environ une vingtaine de résidents insistaient pour demeurer chez eux malgré l’avis d’évacuation, ce qu’ils ont fait «à leurs risques et périls», a commenté le chef du Service des incendies, Bruno Lachance.
La petite île est complètement encerclée par la forte crue des eaux.
D’autre part, 47 patients du Pavillon Pierrefonds ont dû être évacués de façon préventive. Ils ont été déménagés temporairement à l’Institut universitaire de santé mentale de Montréal ainsi qu’au Centre de réadaptation Lucie-Bruneau.