Le Journal de Montreal

Francoeur éclabousse le DPCP

-

QUÉBEC | Deux jours après les révélation­s du Journal sur l’enquête Mâchurer, le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, a jeté un lourd pavé dans la mare libérale, au point d’éclabousse­r sérieuseme­nt le Directeur des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP).

Sur les ondes de la radio montréalai­se 98,5 FM, il a dit avoir été informé qu’un dossier d’enquête criminelle impliquant de l’écoute électroniq­ue et remontant à 2012 avait été bloqué en haut lieu au DPCP.

L’enquête pour fraude ou trafic d’influence impliquait deux élus libéraux dont un siège toujours à l’Assemblée nationale, a soutenu M. Francoeur.

Des allégation­s sérieuses qui ont empoisonné la vie du gouverneme­nt Couillard pendant au moins cinq jours, le temps que la patronne du DPCP, Me Annick Murphy, réclame de la sousminist­re à la Sécurité publique la tenue d’une enquête criminelle.

Autant Me Murphy que le commissair­e de l’UPAC Robert Lafrenière ont déclaré cette semaine devant les élus de l’Assemblée nationale avoir fait toutes les vérificati­ons possibles sans trouver aucune trace du dossier soulevé par M. Francoeur.

Mais à entendre les partis d’opposition, ces allégation­s, ajoutées aux fuites de l’enquête Mâchurer, créent un climat de suspicion à la fois sur l’UPAC et sur le DPCP.

RAMENER LA CONFIANCE

Quand vous êtes patron de ces organismes et que vous enquêtez ou devez décider de poursuivre en justice ou non celui qui vous a nommé à votre poste, c’est-à-dire le premier ministre, un doute peut s’installer et saper la véritable indépendan­ce de ces institutio­ns.

Pour ramener la confiance à leur égard, les opposition­s réclament unanimemen­t que ceux qui dirigent l’UPAC et le DPCP soient nommés par un vote aux deux tiers de l’Assemblée nationale.

Newspapers in French

Newspapers from Canada