Le Journal de Montreal

Audrey Carlan Dans la tête d’une escorte

La romancière américaine Audrey Carlan connaît un succès internatio­nal avec la série Calendar Girl. Tellement qu’elle a reçu la visite de l’équipe du Today Show dans sa maison de la Californie, qu’elle a fait une tournée dans 10 pays et que la série sera

- MARIE-FRANCE BORNAIS >> Audrey Carlan habite en Californie avec son mari et ses enfants. >> La série Calendar Girl sera portée au petit écran sur la chaîne ABC. >> À Québec, le cocktail «Calendar Girl» sera à la carte jusqu’à la fin de l’année au Bistro

Audrey Carlan a séduit six millions de lecteurs aux États-Unis. Sa série a été propulsée au sommet des palmarès, et des milliers de lecteurs à travers le monde savourent maintenant l’histoire de Mia, une jeune femme qui accepte de travailler pendant une année dans une agence d’escortes à Las Vegas pour payer une dette de jeu de son père. Son contrat: accompagne­r un homme par mois en échange d’un bon pécule.

De passage au Québec pour une tournée qui lui a beaucoup plu, Audrey Carlan explique en entrevue qu’elle n’avait aucune attente à l’endroit de cette série au départ autopublié­e. «Je m’étais lancé le défi d’écrire quelque chose qui résonnerai­t chez les femmes, et faire en sorte qu’elles soient heureuses pendant une soirée.» L’aventure a pris des proportion­s gigantesqu­es, et la série est maintenant publiée dans plusieurs pays.

« Leçons de vie »

«Je voulais vraiment créer quelque chose qui permettrai­t aux femmes de s’évader un peu, tu sais, quand les enfants sont couchés et que c’est le temps de relaxer. Je voulais aussi transmettr­e des leçons de vie: quand on arrive au mois de Mars, on voit que les choses commencent à changer. Mon héroïne évolue... et elle traverse des épreuves auxquelles nous, les femmes, faisons face: des problèmes familiaux, des problèmes avec ses amoureux, être célibatair­e, avoir des aventures sexuelles, faire face à des situations politiques et des situations religieuse­s. Je pense que les femmes de tous les âges s’y retrouvent», dit-elle.

Audrey ajoute que dans l’histoire de Juin, son héroïne est victime d’agression sexuelle. «C’est un problème en Amérique: une femme sur quatre est agressée. Elle doit traverser cette épreuve. Si ça ne vous est pas arrivé personnell­ement, c’est peut-être arrivé à votre soeur, votre meilleure amie ou votre mère. C’est dévastateu­r. J’ai fait en sorte que cela arrive à Mia parce qu’il y a tellement de femmes à qui ça arrive et qui ne savent pas quoi faire. Nous sommes des survivante­s, peu importe qui nous sommes. Il faut lutter, et continuer à faire le mieux possible dans toutes les situations.»

« pas une victime »

Personnell­ement, Audrey n’aime pas lire des histoires de femmes soumises. «Je préfère lire les histoires des femmes avec qui j’aimerais être amie. Je préfère que les femmes soient fortes. Mia vit beaucoup de choses pendant un an. Bien plus que la normale des gens... mais il ne faut pas oublier que c’est une oeuvre de fiction.

«Mia n’est pas une victime. Pas du tout, assure-t-elle. «Je ne dirais pas que je suis féministe, mais je crois fermement que les femmes devraient avoir le contrôle de leur propre corps et que chaque femme est en charge d’elle-même. Personne ne devrait avoir de droit de regard là-dessus. Il n’y a pas de raison de ne pas avoir confiance en nous, et de ne pas être en harmonie avec notre propre sexualité.»

Audrey précise qu’il n’est pas question ici d’être «contre» les hommes, puisque Mia les adore, ni de prostituti­on. «Elle est une escorte, et choisit avec quel homme elle veut coucher. En fait, elle couche avec trois hommes sur 12 dans la série. [...] Mia apprend à voir sa propre beauté et à s’aimer elle-même.»

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 ??  ?? Calendar Girl, Audrey Carlan, Éditions Hugo et Cie, 160 pages
Calendar Girl, Audrey Carlan, Éditions Hugo et Cie, 160 pages

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