Le Journal de Montreal

Dans la tête d’un criminel tordu

- MARIE-FRANCE BORNAIS » Guillaume Morrissett­e est chargé de cours à l’UQTR et chansonnie­r à ses heures. » Il a remporté en 2013 le Prix d’excellence en enseigneme­nt, le Prix Coup de coeur Saint-Pacôme en 2015 et le Prix AQPF-ANEL 2016 pour L’Affaire Mélodi

Après avoir remporté le Prix coup de coeur Saint-Pacôme 2015 pour L’Affaire Mélodie Cormier, le romancier trifluvien Guillaume Morrissett­e propose une nouvelle enquête de l’inspecteur Héroux: Des fleurs pour ta première fois. Entraînant les lecteurs dans l’esprit tordu d’un criminel qui agit «pour le bien des femmes», il plonge encore plus profondéme­nt dans le côté sombre de la nature humaine.

L’histoire se déroule dans les rues de TroisRiviè­res. L’inspecteur Jean-Sébastien Héroux est chargé de faire la lumière sur une série d’agressions sexuelles. En étudiant le modus operandi de l’agresseur, l’inspecteur découvre qu’il souhaitait offrir aux jeunes victimes une «première fois» à son goût.

Le roman débute d’ailleurs sur une scène de viol dérangeant­e — «eh que ça a été dur d’écrire ça! Mais ça venait avec le personnage. J’ai essayé d’écrire au “je”, mais ce n’était pas crédible. J’ai créé la scène du point de vue de la victime», explique l’auteur, qui a ressenti beaucoup d’angoisse en écrivant ce passage.

Petit à petit, Guillaume Morrissett­e fait entrer les lecteurs dans la psychée dérangée du criminel. Son écriture précise, très directe, convient parfaiteme­nt au rythme d’un roman policier.

«Je m’inspire de tout, dans la vie: de l’actualité, de mon imaginaire, des choses qui m’écoeurent, de n’importe quoi. J’ai discuté avec une psychologu­e hypnothéra­peute qui fait des interventi­ons in situ, à l’hôpital, pour des gens qui tombent en décompensa­tion, en trauma psychique. Plus de son, plus d’image: ils ne bougent plus, mais leurs signes vitaux sont corrects. C’est rare», explique-t-il en entrevue. «Ce sont des gens qui se créent une réalité parallèle et la limite de ça, c’est la schizophré­nie et la limite suivante, c’est la psychopath­ologie.»

PSYCHOLOGI­E ET ENQUÊTE

Il a créé Brian, un personnage qui est un agresseur qui n’est pas capable d’accepter ce qu’il fait, puis tombe en décompensa­tion et se retrouve à l’hôpital. «Il y a un aspect psychologi­que au livre, et un aspect enquête, puisque les policiers trouvent toutes sortes de choses bizarres.» Guillaume Morrissett­e considère que ce roman est celui qui a été le plus difficile à écrire. «Je tripe sur la fin, indubitabl­ement. Je voulais tellement que ça finisse de cette façon...»

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