Dans la tête d’un criminel tordu
Après avoir remporté le Prix coup de coeur Saint-Pacôme 2015 pour L’Affaire Mélodie Cormier, le romancier trifluvien Guillaume Morrissette propose une nouvelle enquête de l’inspecteur Héroux: Des fleurs pour ta première fois. Entraînant les lecteurs dans l’esprit tordu d’un criminel qui agit «pour le bien des femmes», il plonge encore plus profondément dans le côté sombre de la nature humaine.
L’histoire se déroule dans les rues de TroisRivières. L’inspecteur Jean-Sébastien Héroux est chargé de faire la lumière sur une série d’agressions sexuelles. En étudiant le modus operandi de l’agresseur, l’inspecteur découvre qu’il souhaitait offrir aux jeunes victimes une «première fois» à son goût.
Le roman débute d’ailleurs sur une scène de viol dérangeante — «eh que ça a été dur d’écrire ça! Mais ça venait avec le personnage. J’ai essayé d’écrire au “je”, mais ce n’était pas crédible. J’ai créé la scène du point de vue de la victime», explique l’auteur, qui a ressenti beaucoup d’angoisse en écrivant ce passage.
Petit à petit, Guillaume Morrissette fait entrer les lecteurs dans la psychée dérangée du criminel. Son écriture précise, très directe, convient parfaitement au rythme d’un roman policier.
«Je m’inspire de tout, dans la vie: de l’actualité, de mon imaginaire, des choses qui m’écoeurent, de n’importe quoi. J’ai discuté avec une psychologue hypnothérapeute qui fait des interventions in situ, à l’hôpital, pour des gens qui tombent en décompensation, en trauma psychique. Plus de son, plus d’image: ils ne bougent plus, mais leurs signes vitaux sont corrects. C’est rare», explique-t-il en entrevue. «Ce sont des gens qui se créent une réalité parallèle et la limite de ça, c’est la schizophrénie et la limite suivante, c’est la psychopathologie.»
PSYCHOLOGIE ET ENQUÊTE
Il a créé Brian, un personnage qui est un agresseur qui n’est pas capable d’accepter ce qu’il fait, puis tombe en décompensation et se retrouve à l’hôpital. «Il y a un aspect psychologique au livre, et un aspect enquête, puisque les policiers trouvent toutes sortes de choses bizarres.» Guillaume Morrissette considère que ce roman est celui qui a été le plus difficile à écrire. «Je tripe sur la fin, indubitablement. Je voulais tellement que ça finisse de cette façon...»