Le Journal de Montreal

DESCHÂTELE­TS

- LOUISE louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Comment améliorer mon sort?

Je fais partie de celles qui vous lisent régulièrem­ent et apprécient vos conseils. Je vais tenter de vous exposer un problème qui empoisonne ma vie depuis longtemps et pour lequel je n’ai pas de solution. Je suis mariée depuis plus de 50 ans à un homme qui a reçu une belle éducation et qui semblait distingué et gentil au moment où je l’ai connu. C’était le genre d’homme que je souhaitais avoir comme mari et père de mes enfants.

Nous nous sommes donc épousés et nous avons commencé à bâtir notre famille. Des galères nous en avons traversées, et nous avons eu des hauts et des bas comme tous les couples de la terre d’ailleurs, sans que jamais cela ne soit assez important pour me donner un signal d’alarme. Mais quelque chose de plus grave clochait et me rendait misérable sans que je puisse mettre le doigt dessus.

Je n’étais pas bien dans ma peau, et c’était comme si mon homme en profitait pour me rentrer dedans encore plus fort. Et comme pour moi un homme violent battait nécessaire­ment sa femme, je ne voyais pas en quoi des mots durs pouvaient s’avérer néfastes pour le moral de quelqu’un même s’ils étaient proférés quotidienn­ement.

Il a fallu que je me rende à de sérieux ennuis de santé pour me décider à consulter. Le premier médecin m’a soigné avec des médicament­s en me disant que mon problème était d’ordre psychologi­que puisqu’il lui semblait, à l’écoute du récit de ma vie, que je subissais de la violence verbale de la part de mon mari. Bien sûr je ne l’ai pas cru. Mais comme mon état ne s’améliorait pas, j’ai consulté un deuxième puis un troisième médecin, qui ont posé le même diagnostic, avant que je ne me résigne à accepter le verdict.

De fait, cet homme a toujours eu quelque chose à me reprocher. Il me demandait mon avis, mais chaque fois que ça ne fait pas son affaire, il m’envoyait chez l’diable. C’est à lui la maison, c’est à lui l’auto, il menace à tout bout de champ de sacrer son camp, même si je fais tout mon possible pour répondre à ses demandes et ses désirs.

Que j’ai travaillé pendant 25 ans et suivi en plus des cours de couture, de finance et d’horticultu­re, ça ne compte pas pour lui. Je trouve tellement ça triste de vieillir en l’entendant chialer à coeur de jour pour un oui pour un non. Mis à part les enfants qui viennent encore à l’occasion nous visiter même s’ils en ont ras le bol de l’entendre m’accuser de tout ce qui ne fait pas son affaire, presque plus personne ne vient nous visiter.

Malgré ma santé fragile, je fais encore le trois quart des travaux dans la maison, dans l’espoir que ça va l’empêcher de me tomber dessus. Mais ça ne donne rien et ça me rend de plus en plus fragile. Je trouve ça tellement difficile! Une femme, une épouse et une mère

Vous attendez sans réagir, de mourir au combat. Alors qu’attendez-vous de moi? Si trois diagnostic­s médicaux n’ont pas réussi à vous donner le coup de fouet suffisant pour vous sortir de votre enfer, que pensez-vous que quelques lignes dans ce Journal peuvent avoir comme influence sur vous?

La pensée du jour vous est particuliè­rement destinée. Saura-t-elle réveiller une once de respect de vous-même envers vous-même? J’en doute. Quand on a accepté pendant 50 ans de se faire marcher dessus sans regimber, je doute que l’invitation que je vous fais de quitter cet homme dans les plus brefs délais trouve un écho en vous? Mais à tout hasard, je vous la fais, en vous incitant à recourir à l’appui de vos enfants pour mettre à exécution un projet qui vous permettrai­t de vivre les années qui vous restent sur terre, dans la paix et la sérénité.

Pensée du jour Le premier obstacle qui empêche la majorité des gens de réussir est leur manque de confiance en eux. – Arthur Williams

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