Le Journal de Montreal

Incapables d’avoir de l’aide, ils doivent quitter leur maison

Une famille de L’Île-Bizard a vu les murs de la maison commencer à se fissurer

- MARIE-ÈVE DUMONT

Incapables d’obtenir de l’aide, un aîné et son fils ont été forcés d’abandonner la maison familiale lorsque les murs ont commencé à se fissurer.

«Ils ont déclaré l’état d’urgence quand nous étions déjà sortis. Les mesures ont été inefficace­s, c’était un échec lamentable. Mes parents sont déracinés, j’ai le coeur brisé», laisse tomber Martin Strauss, qui a abandonné le combat contre les inondation­s, dimanche.

M. Strauss et ses parents ont été obligés de partir lorsque la digue qui retenait les eaux a cédé et que le sous-sol a commencé à être inondé après une semaine de combat.

«La maison a commencé à s’affaisser, probableme­nt par le poids de l’eau sur la dalle, en s’enfonçant dans le sol détrempé», croit l’homme de 38 ans.

Lorsque la crue des eaux a commencé au début mai, M. Strauss et son père Bernard ont appelé à plusieurs reprises la Ville de Montréal et le 911 pour obtenir des sacs de sable et avoir de l’aide pour construire la digue, mais personne n’est venu à la suite de ces appels.

«La Ville et la police se renvoyaien­t la balle. Je ne comprenais pas comment ils pouvaient être aussi désorganis­és. Nous étions dans une situation d’urgence, c’était vraiment déplorable», dit-il.

Ils ont finalement réussi à obtenir des sacs de sable en croisant des camions qui en transporta­ient, mais ils ont pratiqueme­nt tout fait eux-mêmes avec quelques amis. Une livraison est même arrivée en pleine nuit.

«J’ai 68ans. Pour moi, transporte­r deux tonnes de sable, ça commence à

être éprouvant», dit Bernard.

VIE EN DANGER

Le père et le fils ont eu peur pour leur vie dans la nuit de samedi dernier, alors que l’eau se rapprochai­t dangereuse­ment de la boîte électrique. Ils soutiennen­t avoir appelé le 911, mais personne n’est venu.

«On était à 2 ou 3cm d’une catastroph­e. Il était trois heures du matin et on mettait de la pâte à modeler sur les fils pour les protéger. On n’osait pas fermer l’électricit­é parce que les pompes ne fonctionne­raient plus. On aurait eu besoin de conseil», se désole M. Strauss.

Les deux hommes espèrent que, lorsqu’ils iront constater les dégâts, ils auront du soutien pour reconstrui­re.

«La ViLLe et La poLice se renVoyaien­t La baLLe. Je ne comprenais pas comment iLs pouVaient être aussi désorganis­és» – Martin Strauss

 ??  ?? Martin et Bernard Strauss en train de monter la digue devant la maison de L'Île-Bizard. Malgré toutes ces précaution­s, des fissures ont commencé à lézarder les murs de sa résidence sous le poids de l’eau.
Martin et Bernard Strauss en train de monter la digue devant la maison de L'Île-Bizard. Malgré toutes ces précaution­s, des fissures ont commencé à lézarder les murs de sa résidence sous le poids de l’eau.

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