Une prévention qui rapporte
La Ville de Pincourt n’est pas restée les bras croisés en attendant que les inondations l’atteignent
Plus de 45 000 sacs de sable préparés pendant des semaines, une cinquantaine de pompes, de la surveillance 24 heures par jour; la ville de Pincourt s’est battue contre l’épuisement et les éléments pour sauver les maisons sur son territoire.
«On a protégé la ville en travaillant avant même que ça commence. On ne voulait pas regarder ça arriver les bras croisés. Si on n’avait rien fait, plusieurs maisons seraient très touchées et on serait sous l’eau, affirme Yvan Cardinal, maire de Pincourt. Nous sommes complètement épuisés, mais fiers du travail accompli. On ne crie pas victoire trop vite, mais le pire est passé.»
Dès le 17 avril, les autorités de la ville de la Montérégie de moins de 15 000 habitants se sont mis sur un pied d’alerte et ont ciblé les endroits qui étaient susceptibles d’être inondés. Et ils ont remporté leur pari, car aucune évacuation n’a été nécessaire.
À COUPS DE 10 000 SACS
«Les sacs de sable arrivaient à coup de 10000 dans des camions. Les citoyens n’en ont jamais manqué. Les pompes se faisaient rares, mais on a pu en louer quelquesunes», explique M. Cardinal.
Lors du passage du Journal hier, des pompes fonctionnaient à plein régime pour enlever l’eau qui s’infiltrait dans l’impressionnante digue d’une hauteur de six pieds.
«On n’aurait jamais cru que ça nous frapperait comme ça, mais on a agi comme si le pire était pour nous arriver. On se disait que c’était mieux d’en faire trop et, au final, on a eu raison», explique Stéphane Séguin, directeur adjoint du service incendie.
Dimanche, l’eau a monté à un niveau critique, à un point tel que tout le monde a bien cru que les efforts allaient être anéantis.
«L’eau montait rapidement et c’était une course contre la montre pour augmenter la hauteur de la digue et la renforcer. On était épuisés, mais il fallait absolument continuer. On avait formé une chaîne humaine énorme pour que les sacs de sable se rendent», raconte Yanick Bernier, le directeur du service incendie de Pincourt.
DES FOODTRUCKS EN RENFORT
«On ne serait pas passé au travers si on n’avait pas eu une aussi belle entraide des citoyens et des autres villes de la MRC [de Vaudreuil-Soulanges]. Les gens se sont mobilisés en grand nombre pour aider. Ça a aidé à passer au travers», a souligné le maire, précisant que des foodtrucks se sont même rendus à Pincourt afin de nourrir les nombreux bénévoles.
«Je te dirais que, présentement, nous sommes brûlés, et on a hâte que ça finisse. Je travaille 18 heures par jour pour être certain que tout se passe bien sur le territoire. Voir que tous les efforts ont payé donne de l’énergie», fait valoir Stéphane Séguin.