Le Journal de Montreal

Une barrière qui aurait pu sauver des maisons

- YAnick Poisson

VICTORIAVI­LLE | Une entreprise qui fabrique des barrages portatifs permettant de contenir jusqu’à 2 mètres d’eau de hauteur estime que plusieurs édifices auraient pu être épargnés des inondation­s si les villes du Québec étaient équipées de ses dispositif­s.

SURTOUT EN EUROPE

«On a mis beaucoup d’efforts afin de vendre nos barrières au Québec au fil des ans, mais on n’a pas obtenu beaucoup de succès. On s’est donc tourné vers l’Europe, qui est devenue notre marché principal», explique Daniel Déry, le président de Megasecur, qui a mis au point le Water-Gate il y a 18 ans.

Il s’agit de barrières de toile pouvant être attachées entre elles afin d’obtenir la longueur désirée. Le prix de détail de base est d’environ 1000 $, mais le coût d’une barrière de 15 m de long par 2 m de haut faite de PVC s’élève à 10 000 $.

MANQUE DE RESSOURCES

Selon M. Déry, le principal problème rencontré par son entreprise au Québec en est un de conjonctur­e.

«La Sécurité civile n’a pas le mandat d’intervenir lors des sinistres et les municipali­tés, via leurs services incendies, n’ont généraleme­nt pas les ressources financière­s nécessaire­s pour se prémunir de ces équipement­s, ajoute-t-il.

«C’est malheureux ce qui se passe en ce moment, mais je crois que ça va nous aider à améliorer nos ventes ici », estime l’homme d’affaires de Victoriavi­lle, précisant que 0,5 % de son chiffre d’affaires, qui se situe à quelque millions $, était attribuabl­e au Québec.

M. Déry affirme que quelques municipali­tés, dont Montréal et Boisbriand, ont voulu acheter le Water-Gate au cours des dernières semaines en prévision des inondation­s, mais que son entreprise n’a pas été en mesure de suffire à la demande, se retrouvant temporaire­ment en rupture de stock.

KILOMÈTRES DE BARRIÈRES

«Il y a six mois, nous avions plusieurs kilomètres de barrières dans notre entrepôt, mais nous avons eu plusieurs commandes successive­s de France et d’Angleterre. Nous n’avons plus rien, nous sommes à fabriquer pour des commandes datant du début de l’année. Nous avons ajouté un quart de soir afin de subvenir à la demande», indique-t-il.

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