La ville sacrifie un terrain de balle pour l’été
On veut le convertir en entrepôt de matériaux pendant la réfection d’un court de tennis
Une communauté d’amateurs de balle-molle tente de sauver son terrain et lieu de rencontre favori des plans de la Ville de Montréal, qui prévoit le fermer pour l’été.
Le terrain de balle situé au nord du parc Jeanne-Mance sera condamné afin d’y entreposer des matériaux pour la réfection des courts de tennis adjacents.
Cet espace de jeu est l’un des plus vieux et des plus populaires du genre à Montréal, selon Henry Vasquez, le coporte-parole d’un mouvement citoyen visant à sauver le diamant en question.
Réal Ménard, l’élu municipal responsable des grands parcs et des espaces verts au comité exécutif de la Ville de Montréal, évoque que ce terrain est l’option la «plus crédible, plausible [et] opérationnelle» pour l’entreposage nécessaire.
UN SYMBOLE
M. Ménard mentionne que le terrain devrait revenir sous une forme ou une autre après les travaux. La Ville prévoit commencer le projet de 6,4 millions $ à la fin mai et le terminer en juin 2018.
La Ville cherche présentement une solution permettant aux joueurs de ce terrain d’avoir l’occasion de jouer sur le terrain sud, situé tout près, mais ce terrain est surtout utilisé par des équipes officielles en ce moment.
Pour les habitués, la perte de cet espace signifie plus que de perdre un endroit pour jouer des matchs de ballemolle; cela annoncerait plutôt la disparition d’une communauté.
«Nous déplacer, c’est nous éliminer», a expliqué Marisa Berry Méndez, aussi porte-parole pour le mouvement cherchant à garder le terrain ouvert.
M. Vasquez, qui joue à cet endroit depuis 1992, voit l’espace comme un «joyau de la ville que pas tout le monde connaît», mais qui symbolise bien le côté cosmopolite et ouvert de Montréal.
STATUT DU PARC
Selon M. Vasquez, le «nerf de la guerre» dans ce conflit concerne le backstop, cette grande clôture située à l’arrière du batteur. À cause du statut patrimonial du parc Jeanne-Mance, le terrain ne reviendra pas de sitôt si ce grillage arrière est enlevé par Ville.
Le dossier devient une «patate chaude», selon le maire de l’arrondissement Le Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, alors que les parties se renvoient la balle à cause des démarches engrangeant des mois de décision avant de pouvoir remettre en place un autre backstop.
L’administration du maire Denis Coderre s’est engagée en 2015 à investir 11millions $ sur trois ans pour retaper les terrains de baseball de Montréal.