Le dernier round de Legault
Les intentions de vote de la CAQ stagnent à 23 %, mais François Legault trépigne à l’idée de jouer son va-tout. Le millionnaire d’Air Transat croit vraiment que la volonté de changement observée aux ÉtatsUnis et en France traversera les frontières et s’exprimera aux urnes au Québec, en octobre 2018.
Âgé de 59 ans, ancien ministre péquiste sous Lucien Bouchard, le chef de la CAQ peut avoir l’air d’un «mononcle» comparativement à Justin Trudeau et Emmanuel Macron.
Il est conscient que, pour projeter une image de vent de fraîcheur, un one-manshow n’est plus une option. Dans les prochains mois, la CAQ laissera encore plus de place à ses jeunes figures, les Roberge, Jolin-Barrette, Bonnardel. Il y a également la «carte» Sonia Lebel, qui n’a pas encore été exploitée publiquement. L’ex-procureure vedette de la commission Charbonneau sera de plus en plus visible. On ne vendra plus seulement «François Legault»
PAS D’ALLIANCE
En attendant son ultime combat, le chef caquiste regarde d’un air amusé le Parti québécois «valse-hésiter» avec Québec solidaire pour une éventuelle alliance.
Celui qui a visité le plancher à l’élection de 2014 et lors de la catastrophique partielle de Chauveau sait, lui, qu’il refusera tout rapprochement avec Jean-François Lisée.
Il considère le PQ comme une mariée lépreuse, dont la chute a été retardée par ses deux courses au leadership récentes.
Selon lui, le projet de pays n’excite plus personne. Et peu importe la promesse de Lisée de ne pas tenir de référendum, les libéraux vont démoniser l’incertitude entourant le dessein souverainiste du PQ.
Sans compter qu’à l’interne, la simple idée d’une union avec des «séparatistes» donne la nausée à certains députés, dont Éric Caire.
François Legault va donc camper au centre droit et pense servir de refuge à des élus péquistes qui souhaiteraient quitter le navire, plutôt que se retrouver au pied de l’autel avec Gabriel NadeauDubois !
BAISSES D’IMPÔT «MASSIVES»
Reste le thème majeur en vue de la campagne électorale: les baisses d’impôt. Le gouvernement Couillard a imposé un régime minceur et il compte en présenter les fruits dans le dernier budget de son mandat, dans un an. Mais, François Legault est persuadé que les baisses qui seront alors offertes aux Québécois ne seront pas suffisantes pour les rassasier.
Déjà, il avait suggéré en début d’année que le versement au Fonds des générations soit utilisé pour accorder une baisse d’impôt de 500 $ par personne, mais ce ne serait qu’un simple avantgoût de ce qu’il mijote.
La CAQ entend présenter un imposant plan de réduction fiscale sur quatre ans qui, dit-on, fera passer le reste pour de la «petite bière».