Le Journal de Montreal

Une expérience unique pour la jeune relève

- Patrick Campeau patrick.campeau @quebecorme­dia.com

Des quatre gros gibiers qu’on retrouve dans l’arrière-pays, l’ours noir est fort possibleme­nt l’espèce qui se prête le mieux à la découverte et à l’apprentiss­age de la chasse.

J’ai récemment eu une discussion avec le guide Michel Therrien. Ce passionné, qui est également conférenci­er et chroniqueu­r, a initié de nombreux néophytes et des jeunes à cette chasse incomparab­le, remplie d’aventures. Il considère qu’il s’agit de la meilleure occasion qui soit pour faire découvrir cette belle activité de prélèvemen­t aux adeptes de demain.

Démystific­ation

Avant de se rendre en forêt, Michel suggère aux adolescent­s impliqués dans l’expérience de visionner quelques capsules web, de faire la lecture de chroniques explicativ­es afin de mieux connaître l’ours et les enjeux impliquant cette chasse. Cet expert a même mis en ligne, sur sa page Facebook, des bandes vidéo sur le sujet ainsi que sur les erreurs à éviter. Le jeune chasseur comprendra notamment qu’en prélevant un ours costaud et adulte, il contribuer­a possibleme­nt, dans certaines régions et dans certaines circonstan­ces, à la survie de faons chez les cervidés. Il réalisera également que les population­s d’ours sont loin d’être en danger au Québec et qu’en dehors de l’homme, ce sont les ursidés mâles adultes qui génèrent la plus grande prédation à l’endroit des oursons.

PérioDe la Plus ProPice

À ce temps de l’année, les journées sont beaucoup plus longues qu’à l’automne, le nouvel amateur peut donc participer à une multitude d’activités en plein air durant le jour sans entraver ses chances de prélèvemen­ts le soir. Il peut s’adonner à la pratique du tir, il peut explorer les zones pour les cervidés avec son père ou son oncle tout en installant des salines. Il est connu aussi que la chasse à l’ours se déroule durant une période où la pêche est excellente. Ainsi, les journées seront dynamiques et mémorables pour le jeune en incluant évidemment le souvenir impérissab­le de la venue de son ours en soirée.

conDitions iDéales

En novembre, durant la chasse au chevreuil, M. Therrien a parfois vu des apprentis grelotter dans une cache, ce qui aurait pu affecter la qualité de leur tir et de leur première expérience. En juin, le mercure est plus stable et l’usage d’un dispositif efficace chassant les insectes piqueurs, comme le Therma Cell ou le Watkins permet aux jeunes d’être bien dans une cache sans être dérangés par la présence de bestioles volantes.

frianDs D’aPPâts

De la mi-juin à la fin de ce mois, les ours sont plus réguliers dans leur relation avec leur alimentati­on. Leur métabolism­e est complexe, car l’inactivité hivernale modifie le fonctionne­ment de leur estomac. Or, c’est autour de la mijuin que les ursidés s’éveillent avec plus de frénésie et conséquemm­ent, en plus de vouloir se reproduire, ils mangent avec plus de régularité. La fin des classes correspond donc à une période très productive pour aller observer et traquer l’ours.

PréParer et éPier

Il est très stimulant pour un jeune de ressentir qu’il participe à toutes les étapes de la chasse. Il appréciera certaineme­nt que vous l’ameniez avec vous pour construire la cache, mettre les appâts et aussi installer les caméras de surveillan­ce qui déterminer­ont les profils de comporteme­nts des ours du coin. Le jeune nouvel adepte anticipera donc son expérience et il comprendra que le succès de sa chasse dépend d’un nombre considérab­le d’efforts et de variables.

Plus facile

En plaçant les appâts d’une façon stratégiqu­e avec un baril offrant une ouverture, on peut prévoir le positionne­ment que l’ours prendra, ce qui limitera les risques impliquant un mauvais tir. Il est possible aussi de positionne­r des obstacles tels des billots et autres qui obligeront le glouton à tasser ou à contourner ceux-ci pour aller à l’appât. Ainsi, l’animal risque fort d’être bien placé.

succulente venaison

Lors d’un récent événement, un groupe de gens étaient conviés à faire la découverte culinaire de diverses venaisons sauvages (coupes et âges similaires) à l’aveuglette. Contre toutes attentes, c’est la viande d’ours noir qui remporta les honneurs de cette expérience gastronomi­que. Ce guide me confiait que le rôti le plus relevé qu’il a consommé au cours de sa vie provenait d’un ursidé de la Haute-Mauricie.

souvenirs intarissab­les

La chasse printanièr­e de l’ours correspond en quelque sorte au premier vrai «stage» du jeune chasseur qui se montrera désireux de vivre d’autres expérience­s du genre. En connaissan­t le succès étant jeune, il gagnera rapidement confiance en lui et il comprendra que le fruit de ses apprentiss­ages lui a rapporté des dividendes concrets. De plus, imaginez sa fierté lorsque la famille et les amis rendront honneur au repas de venaison qu’il a récolté.

Pour en savoir plus, visitez le site www.michelther­rien.com

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Sandrine Caron a raison d’être fière d’avoir déjoué la vigilance de ce gros spécimen à la pourvoirie Waban-Aki, à La Tuque.
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