Le Journal de Montreal

Elle se dit trahie par son ex-amant

Une douanière nie avoir participé à un complot pour faire passer de la cocaïne à la frontière canadienne

- Valérie Gonthier VGonthierJ­DM c valerie.gonthier @quebecorme­dia.com 514.599.5888 8040

La douanière accusée d’avoir laissé passer 182 kg de cocaïne dit regretter d’avoir été la maîtresse d’un homme connu pour fricoter dans le monde des stupéfiant­s et affirme avoir été manipulée.

l∫ «J’ai été naïve de lui faire confiance. Il s’est servi de moi sans que je le sache pour entrer de la drogue au Canada», a laissé tomber Stéfanie McClelland, peu après son arrestatio­n sur son lieu de travail, à Lacolle.

Le jury à son procès a poursuivi hier le visionneme­nt de l’interrogat­oire de la femme accusée d’importatio­n de cocaïne, de contreband­e de cocaïne par fraude en étant agente aux douanes et d’abus de confiance.

Lors de la longue entrevue, elle a nié avoir comploté avec son ancien amant, Soninder Dhingra, pour aider le passage d’une grande cargaison de drogue à la frontière canadienne, le 2 décembre 2014.

MISE SOUS FILATURE

Ce jour-là, elle aurait volontaire­ment laissé passer une BMW contenant des sacs de voyage remplis de cocaïne. Les deux passagers, Grégory Singh et Ariane Desgroseil­lers-Lafrance, sont arrivés à la guérite de l’accusée six minutes après qu’elle y a commencé son quart de travail.

La femme, aujourd’hui âgée de 39 ans aurait d’ailleurs communiqué avec son examant peu avant. Il revenait d’un voyage aux États-Unis et voulait passer à sa guérite pour la saluer, comme il en avait parfois l’habitude, a-t-elle expliqué à l’enquêteur.

Les deux passagers et elle étaient alors loin de se douter que leur échange était scruté par des policiers de la GRC, qui attendaien­t de les prendre en flagrant délit pour leur passer les menottes. En interrogat­oire, l’accusée a vite compris l’ampleur de l’enquête qui la visait depuis 2013. Filature, analyse de ses recherches dans les banques de données au travail ainsi que surveillan­ce de ses téléphones, tant personnel que les jetables que «Soni» lui aurait procurés.

MANIPULÉE PAR SON AMI

À ce moment, elle et «Soni» n’étaient plus amants. Après avoir entretenu une relation «purement sexuelle» pendant quelques mois, ils seraient restés bons copains.

Pressée de questions par le caporal René Desfossés de la GRC, l’accusée a dit prendre conscience qu’elle a été manipulée par son ami. Il l’aurait contactée pour savoir à quelle guérite elle se trouvait, pour que la BMW s’y rende. Les passagers n’ont d’ailleurs pas été envoyés à la fouille, malgré un avis de guet enregistré à leur nom.

«Si j’avais su pour la drogue, c’est sûr que je ne les aurais pas laissés passer», a-t-elle répondu, assurant ne pas avoir reconnu le conducteur, avec qui elle aurait déjà eu des contacts par l’entremise de Dhingra.

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Le procès de Stéfanie McClelland s’est ouvert cette semaine au palais de justice de StJean-sur-Richelieu. On la soupçonne d’avoir laissé passer aux douanes un véhicule rempli de sacs contenant plusieurs briques de cocaïne, dont celles qui apparaisse­nt...
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