Le Journal de Montreal

Ils font sécher leurs photos

Un couple de Pierrefond­s tente de récupérer quelques souvenirs après les inondation­s

- marie-ève dumont

Un couple de Pierrefond­s tentait hier de sauver les quelques souvenirs qui lui restaient dans son sous-sol ravagé par l’eau en accrochant des photos sur une corde pour les faire sécher.

«J’avais mis les photos sur une table pour les protéger avant de partir, mais l’eau les a tout de même atteintes. Je sauve ce que je peux», dit Viviane El-Khoury en regardant les portraits de ses enfants et les photos de son mariage tout déformés par l’eau.

Elle et son mari Joseph souhaitaie­nt faire un peu de ménage hier dans la maison qu’ils habitent depuis 18 ans afin de pouvoir bientôt s’y réinstalle­r.

«On vit chez mes parents depuis plus d’une semaine, mais comme on a une enfant en fauteuil roulant et que leur maison n’est pas adaptée, c’est compliqué. On ne peut plus rester plus longtemps en dehors de chez nous», insiste Mme El-Khoury.

HUMIDE ET BOUEUX

Le plancher du sous-sol était encore humide, de la boue et des feuilles mortes s’y étaient accumulées, montrant qu’un premier coup de moppe n’avait pas tout ramassé. On voyait sur les murs les traces laissées par l’eau qui a monté de trois ou quatre pieds, a constaté Le Journal hier.

Les meubles, la télévision, les appareils électroniq­ues ou les électromén­agers du sous-sol semblaient irrécupéra­bles.

Le réfrigérat­eur était aussi tombé sur la porte, poussé par la force de l’eau. L’ascenseur qui permettait à sa fille de monter et descendre dans la maison ne fonctionna­it plus, explique Mme El-Khoury.

«J’adore faire de la couture et tous mes beaux tissus sont finis», laisse tomber la dame de 68 ans, avec en main un sac rempli de fils et de tissus détrempés.

L’eau est entrée d’un coup en pleine nuit mercredi dernier, forçant la petite famille à quitter le même jour le domicile familial, selon ce que raconte Mme El-Khoury.

INVESTISSE­MENTS DE RETRAITE

«Maintenant que le choc de l’inondation est passé, c’est moins difficile. On ne peut plus rien faire d’autre que de tout ramasser et de nettoyer pour enlever l’humidité et les mauvaises odeurs», se résigne-t-elle.

D’autres citoyens à Pierrefond­s commençaie­nt également à faire le tri dans ce qui restait après le passage de l’eau. Certains d’entre eux entassaien­t déjà de grands sacs de poubelles remplis devant leur maison.

Patrick Lajoie était d’ailleurs venu voir si l’eau dans la cave de la maison qu’il loue n’avait pas atteint le panneau électrique ou la fournaise. Vêtu de ses salopettes imperméabl­es, il marchait avec de l’eau presque jusqu’à la taille entre des meubles ou des jouets pour enfants qui flottaient autour.

«Cette maison, c’est mon investisse­ment pour ma retraite, je ne veux pas la perdre», a-t-il soutenu, en tassant avec sa main un DVD de Spiderman, qui arrivait vers lui parmi les débris.

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Le Montréalai­s Patrick Lajoie constate les dégâts dans sa résidence de la rue Lauzon près du boulevard Gouin.

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