Amenez-en, des inondations
Contrairement à un grand nombre de maisons, la sienne est construite pour affronter la crue des eaux
SAINT-IGNACE-DE-LOYOLA | Un homme qui a construit sa maison pour faire face aux inondations n’a aucun problème à survivre, même s’il est entouré d’eau depuis plus d’un mois.
Denis Lécuyer n’aura pas de murs ni de planchers à réparer lorsque l’eau se retirera de sa résidence située à Saint-Ignace-de-Loyola, dans Lanaudière.
Chez lui, pas de dommages. Il n’aura qu’à passer une moppe dans son sous-sol quand l’eau va se retirer.
«Quand on est en zone inondable, il faut construire en conséquence. Ceux qui ont des problèmes sont ceux qui sont mal bâtis. Les municipalités le savent, c’est déplorable qu’elles accordent des permis pour construire des maisons qui ne sont pas sécuritaires en cas d’inondation, dans des zones inondables», dit Denis Lécuyer, qui vit avec sa conjointe, Marie-Ève Henry.
BIENVENUE à L’EAU
Son sous-sol a été surélevé trois pieds plus haut que le niveau atteint par l’inondation historique de 1976, ce qui fait qu’il est pratiquement impossible que l’eau atteigne le rez-de-chaussée, où il continue à vivre au sec depuis un mois.
Les murs et le plancher du sous-sol sont en béton et fabriqués avec des pentes et des drains, de sorte que l’eau s’évacuera d’elle-même lorsque le niveau descendra.
Le plafond du sous-sol est aussi en béton afin de rendre étanches les deux étages. Impossible qu’il y ait des moisissures au rez-de-chaussée.
«La seule préparation qu’on a à faire quand l’eau arrive, c’est de monter le stock qui est dans la cave sur des tablettes, placées au-dessus du seuil d’inondation. On ne se bat pas avec l’eau. On la laisse entrer puis repartir», a-t-il dit.
PANNEAUX ÉLECTRIQUES
Dans cette cave inondable, le système électrique est placé plus haut que les niveaux d’inondations historiques de 1976, ce qui fait que depuis le début de la crise, il n’a jamais manqué d’électricité, qui est fournie par ses éoliennes et panneaux solaires.
Les murs sont couverts de styromousse scellée sur le béton. «L’eau ne passe pas derrière, alors aucune inquiétude pour les moisissures si c’est bien désinfecté.»
Les planchers sont chauffés par le système radiant alimenté par la fournaise au bois installée à l’extérieur de la résidence.
«J’attrape le bois qui flotte sur l’eau et je le fais sécher pour le brûler.»
Pour être certain que son puits d’eau potable ne soit jamais contaminé, M. Lécuyer l’a imperméabilisé avec de la glaise. «On a creusé un immense trou de 40 pieds de diamètre et on est allé chercher la glaise dans le fond. En tapissant avec cette glaise tout autour de la pointe, on s’est assuré que l’eau des inondations ne la contaminerait jamais.»