Une maison inondable ne coûte pas plus cher
SAINT-IGNACE-DE-LOYOLA | Construire des maisons qui peuvent faire face aux inondations ne coûterait pas plus cher, mais pourrait faire épargner beaucoup d’argent aux gouvernements.
Avec les changements climatiques, les experts prévoient que les crues printanières extrêmes pourraient se multiplier. Selon Denis Lécuyer, les gouvernements auraient tout avantage à exiger que les riverains construisent leurs résidences en fonction des risques d’inondation, surtout que les compagnies d’assurances refusent maintenant de les indemniser.
Avec toutes les maisons qui seront à reconstruire dans les prochains mois, il y a une belle opportunité pour améliorer la façon dont on construit près des berges.
«Ça ne coûte pas plus cher de s’organiser comme ça. Il y a moyen de planifier. Il faut juste y penser au moment de la construction.»
Selon lui, c’est la dalle de béton qui sépare le sous-sol du rez-de-chaussée qui a été l’investissement le plus coûteux.
«Ça isole le bas du haut, rien ne passe à travers ça, ni eau, ni humidité, ni moisissure, mais c’était aussi notre choix de chauffer par le plancher. Quelqu’un qui voudrait faire une maison avec un plancher en bois pourrait shooter le plafond de la cave avec du styrofoam, dit-il. Choisir de surélever la maison au-dessus du plus haut niveau d’inondation depuis 100 ans, de placer haut l’électricité et d’installer des drains dans la cave ne sont pas des choix coûteux,»
ISOLEMENT
M. Lécuyer doit prendre sa chaloupe chaque fois qu’il veut rejoindre la terre ferme.
«C’est sûr que je ressens un peu d’isolement, car les gens viennent me voir moins souvent.»
Il doit limiter ses absences, car il faut surveiller les changements de niveau d’eau, qui ne suivent pas nécessairement les prédictions ni les rumeurs. Malgré tout, il n’échangerait son sort pour rien au monde.
Il n’aura pas à demander d’aide financière du gouvernement parce que sa maison est construite pour être inondée.