Un misogyne condamné pour des crimes gratuits
Il a tiré sur des étudiantes qui se faisaient bronzer
Un misogyne a été condamné à cinq ans de prison pour avoir tiré gratuitement avec une carabine à plombs sur deux jeunes femmes se faisant bronzer, en plus d’avoir poignardé à 11 reprises un pur inconnu à la sortie d’un bar.
«Il nourrissait une colère envers la gent féminine puisque celle-ci l’aurait toujours rejeté», peut-on lire dans le jugement concernant Gabriel Dufresne, de Saint-Hippolyte.
L’homme de 24 ans a été décrit par un neuropsychologue comme une personne «démunie au plan affectif et des habiletés sociales». Selon l’expert, Dufresne portait en lui des «blessures psychologiques anciennes», qui pourraient expliquer pourquoi il s’en est pris à des innocents qu’il ne connaissait pas.
HOSPITALISÉE 5 JOURS
En mars 2012, deux étudiantes du Cégep de Saint-Jérôme étaient étendues au soleil sur un rocher entre la résidence des garçons et celle des filles lorsqu’elles ont reçu des plombs.
«Quand on a compris qu’on se faisait tirer dessus, l’adrénaline a embarqué. Sur le coup, tu ne sais pas que c’est un plomb ou une vraie balle», raconte l’une des victimes, qui ne voulait pas être identifiée par peur de représailles.
La femme qui avait 21 ans à l’époque a été atteinte à l’avant-bras et a dû subir une opération pour extraire le projectile de plomb qui s’était logé à trois centimètres sous sa peau. Elle est demeurée cinq jours à l’hôpital.
«Aujourd’hui, j’ai des séquelles physiques, mentionne-t-elle. […] J’ai moins de sensibilité dans le bras, j’ai des engourdissements et moins de mobilité.»
Son amie a quant à elle été touchée à l’omoplate.
ASPIRANT POMPIER
Le second crime de Gabriel Dufresne s’est produit trois ans plus tard, en 2015. Il a attaqué un homme de 27 ans à la sortie du bar Le P'tit Caribou, à Mont-Tremblant. Sans raison apparente, l’agresseur a sorti un couteau et a poignardé sa victime, l’atteignant au dos, au cou et à l’oreille.
M. Dufresne avait consommé du GHB, de la cocaïne, de la vodka et de la bière ce soir-là. Il avait aussi pris des stéroïdes en après-midi.
L’homme poignardé, un aspirant pompier, conserve des séquelles physiques et psychologiques très importantes.
«Le simple fait de manger et de mastiquer est devenu un défi. Parler […] est devenu un défi. Dormir et essayer de garder mon oeil gauche fermé est devenu un défi. […] J’ai l’impression d’avoir échoué ma vie et que je ne ferai plus jamais rien de bon», a écrit la victime dans une lettre déposée devant le juge Carol Richer de la Cour du Québec.
Comme il est détenu provisoirement depuis janvier 2016, Gabriel Dufresne, qui a plaidé coupable dans ces deux dossiers, devra purger une peine de 45 mois d’emprisonnement.