L’État pourrait économiser 20 M$
En limitant le nombre de bandelettes remboursables, le ministère de la Santé estime pouvoir économiser entre 14,6 M$ et 19,9 M$ par an.
Gaétan Barrette affirme que Québec ne fait qu’imiter les autres provinces du pays, qui imposent presque toutes une limite de bandelettes.
«C’est uniquement pour une raison d’optimisation budgétaire, basée sur des recommandations formulées par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS)», mentionne le ministre.
SE FIER AUX MÉDECINS
Les dépenses liées aux bandelettes en 2015 ont totalisé près de 104 M$, pour environ 285 000 personnes assurées. Selon l’INESSS, «certaines personnes […] ont tendance à prendre plus de bandelettes que la quantité recommandée dans les guides», et n’en font donc pas un usage optimal.
«Trois mille bandelettes par année, je pense que c’est suffisant», déclare Gaétan Barrette en affirmant que les enfants diabétiques n’ont pas besoin de vérifier leur glycémie plus souvent que les adultes.
De son côté, Diabète Québec se dit en accord avec l’idée de limiter la quantité de bandelettes remboursables, mais pas avec le nombre qui a été fixé pour les personnes traitées à l’insuline.
«On croit que 90 à 95 % des diabétiques vont très bien vivre avec 3000 bandelettes par année. Mais pour le 5 à 10 % restant, on devrait laisser les médecins décider de la quantité limite», argue Sylvie Lauzon, présidente-directrice générale de Diabète Québec.
«On pense qu’à 3650 bandelettes, donc 10 par jour, tout le monde serait content», ajoute Mme Lauzon.
PÉTITION
Angèle Lemieux, une résidente de Mercier, a quant à elle décidé de passer à l’action en lançant une pétition sur le site de l’Assemblée nationale au début du mois. Elle demande à ce qu’au moins 3650 bandelettes soient remboursables, elle qui en a besoin de 4800 par an.
«Utiliser huit bandelettes par jour, je n’y arrive pas du tout, et ça me cause un grand stress», confie la diabétique de 67 ans.