Le Journal de Montreal

Vague de cyberattaq­ues dans près d’une centaine de pays

Les autorités américaine­s recommande­nt de ne pas payer la rançon demandée

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WASHINGTON | (AFP) Les autorités américaine­s ont mis en garde hier contre une vague de cyberattaq­ues simultanée­s qui a touché des dizaines de pays dans le monde, à l’aide d’un logiciel de rançon, et conseillé de ne pas payer les pirates informatiq­ues.

Ceux-ci ont apparemmen­t exploité une faille dans les systèmes Windows, divulguée dans des documents piratés de l’agence de sécurité américaine NSA.

«Nous avons reçu de multiples rapports d’infection par un logiciel de rançon», a écrit le ministère américain de la Sécurité intérieure dans un communiqué. «Particulie­rs et organisati­ons sont encouragés à ne pas payer la rançon car cela ne garantit pas que l’accès aux données sera restauré».

PLUS DE 75 000 ATTAQUES

Cette vague d’attaques informatiq­ues de «portée mondiale» suscite l’inquiétude des experts en sécurité. Le logiciel verrouille les fichiers des utilisateu­rs et les force à payer une somme d’argent sous forme de bitcoins pour en recouvrer l’usage: on l’appelle le «rançongici­el».

«Nous avons relevé plus de 75000 attaques dans 99 pays», a noté vers 20H00 GMT Jakub Kroustek, de la firme de sécurité informatiq­ue Avast, sur un blog.

Forcepoint Security Labs, autre entreprise de sécurité informatiq­ue, évoque de son côté «une campagne majeure de diffusion de courriels infectés», avec quelque 5 millions de courriels envoyés chaque heure répandant le logiciel malveillan­t appelé WCry, WannaCry, WanaCrypt0­r, WannaCrypt ou Wana Decrypt0r.

HÔPITAUX BRITANNIQU­ES TOUCHÉS

Ces attaques informatiq­ues ont notamment touché le service public de santé britanniqu­e (NHS), bloquant les ordinateur­s de nombreux hôpitaux du pays.

Des organisati­ons en Espagne, en Australie, en Belgique, en France, en Allemagne, en Italie et au Mexique ont également été touchées selon des analystes. Aux États-Unis, le géant de livraison de colis FedEx a reconnu avoir lui aussi été infecté.

Le ministère de l’Intérieur russe a également annoncé avoir été touché par un virus informatiq­ue hier, même s’il n’a pas été précisé s’il s’agit bien de la même attaque.

«À ce stade, nous n’avons pas d’élément permettant de penser qu’il y a eu accès à des données de patients», a voulu rassurer la direction du service public de santé britanniqu­e.

L’attaque a toutefois sérieuseme­nt désorganis­é des dizaines d’hôpitaux, contraints d’annuler certains actes médicaux et de renvoyer des ambulances vers d’autres établissem­ents.

Des images ont été partagées sur les réseaux sociaux avec des écrans d’ordinateur­s du NHS demandant le paiement de 300 dollars en bitcoins avec la mention: «Oups, vos dossiers ont été cryptés».

Le paiement doit intervenir dans les trois jours, ou le prix double, et si l’argent n’est pas versé dans les sept jours les fichiers piratés seront effacés, précise le message.

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