Trump interdit à l’ex-chef du FBI de parler
Le tweet du président réveille le souvenir de l’administration Nixon et du scandale du Watergate
WASHINGTON | (AFP) Le président Donald Trump a publiquement intimé à l’ex-directeur du FBI James Comey de ne pas faire fuiter d’informations dans la presse sur les circonstances confuses de son limogeage, un événement rarissime qui continue de semer le trouble aux États-Unis.
Depuis qu’il a congédié le premier policier des États-Unis, mardi soir, le dirigeant républicain n’a rien fait pour rassurer ses critiques qui craignent une tentative d’intimidation ou une déstabilisation de la police fédérale et, plus généralement, de la Justice, dont le FBI dépend.
Selon l’institut Gallup, 46% des Américains désapprouvent la décision, contre 39% qui l’approuvent.
ESPÉRER
«James Comey ferait bien d’espérer qu’il n’existe pas d’“enregistrements” de nos conversations avant qu’il ne commence à faire des révélations à la presse!», a tweeté M. Trump hier matin, en employant le mot de «leaks», ces fuites qu’il déteste particulièrement. Il n’a pas précisé quelles conversations étaient concernées, mais la veille, il a décrit dans une interview un dîner et deux coups de téléphone avec James Comey depuis son arrivée au pouvoir.
Pourquoi des enregistrements seraient-ils gênants pour l’ex-directeur? M. Trump a affirmé jeudi que l’ex-premier policier américain lui avait assuré qu’il n’était visé par aucune enquête, une assertion qui détonne avec la réserve attendue d’un chef du FBI et laisse ses amis incrédules. Des proches de M. Comey ont confié au New York Times, au contraire, que Donald Trump lui aurait demandé de lui promettre sa «loyauté», ce qu’il aurait refusé. La MaisonBlanche conteste cette version.
COMEY SILENCIEUX
Quant à M. Comey, il est pour l’instant silencieux. Il a décliné une première invitation à s’expliquer à huis clos au Sénat mardi prochain, selon deux sources parlementaires, mais une autre date était à l’étude.