Déclaré délinquant à contrôler
L’accusé a tué son oncle et sa tante à coups de marteau et de couteau
Un Montréalais héritera de l’étiquette peu enviable de «délinquant à contrôler» pour avoir brutalement tué son oncle et sa tante.
«La brutalité du crime [...] sur des victimes vulnérables établit qu’il existe un risque substantiel de récidive», peut-on lire dans la requête concernant Aaron Sealy.
Le drame qui avait coûté la vie à Ferris Alexander Shaar et Alexandra Edna Shaar remonte au 8décembre 2008 dans le quartier Ahuntsic, à Montréal.
SANS RAISON
Sans raison apparente, Sealy s’en était pris à sa tante, encore couchée, en lui fracassant le crâne de 12 coups de marteau avant de tenter de lui scier la tête. Il s’est ensuite attaqué à son oncle avec un marteau pour le poignarder 47 fois.
«Une fois les victimes mortes, Aaron Sealy a commencé à empiler des meubles pour mettre la bâtisse en feu», a expliqué Dennis Galiatsatos, de la Couronne.
NOUVEAU PROCÈS
Sealy était initialement accusé de meurtre, et un jury l’avait déclaré coupable en 2012. Mais la Cour d’appel avait ordonné un nouveau procès, car on n’avait pas pu présenter aux jurés les résultats de son évaluation psychiatrique. C’est qu’avant de tuer son oncle et sa tante, Sealy avait déjà été déclaré non criminellement responsable pour des braquages, à cause de ses troubles mentaux.
Des psychiatres parlent de schizophrénie, tandis que d’autres ont conclu à une personnalité antisociale ou encore à des troubles limites de la personnalité.
Quoi qu’il en soit, Sealy a eu des comportements étranges en détention. Il a été vu en train de s’automutiler, d’écrire des messages avec son sang ou encore d’étaler des excréments partout dans sa cellule.
Contrairement au meurtre où la peine en est automatiquement une de prison à vie, la cour a beaucoup plus de latitude lorsqu’il s’agit d’homicide involontaire. Dans le cas de Sealy, les avocats recommandent une sentence d’un peu plus de 15ans de pénitencier.
Mais en tenant compte de la détention préventive, il lui resterait à peine 90jours de prison à purger. En le déclarant «délinquant à contrôler», les services correctionnels pourront toutefois le garder à l’oeil pendant 10années supplémentaires, une fois qu’il sera sorti de prison.
BIENTÔT SORTI
Plutôt que de se balader librement dans les rues de Montréal, il pourrait être forcé d’aller vivre en maison de transition.
Et tant les avocats Dennis Galiatsatos de la Couronne que Martin Latour de la défense demandent aussi qu’on interdise à Sealy de consommer du cannabis «même si le Parlement légalise cette substance».
Le juge Guy Cournoyer a d’ores et déjà annoncé qu’il est d’accord avec la suggestion des parties, mais que le tout sera officialisé la semaine prochaine, au palais de justice de Montréal.