Le Journal de Montreal

Duel entre Verts et Jaunes

- ARIANE LABRÈCHE La grande finale entre les Jaunes et les Verts aura lieu demain, au Club Soda.

Une rencontre percutante aura lieu entre les Verts, menés par Laurent Paquin, et les Jaunes, dirigés par Jean-François Nadeau, lors de la finale de la Ligue nationale d’improvisat­ion demain. Comptant sur un équilibre entre vétérans et recrues, les deux équipes ne laisseront rien au hasard afin d’improviser le mieux possible.

Les Jaunes ont connu une saison à l’image de celle des Canadiens: un départ canon avec trois victoires dominantes, suivies d’un long passage à sec fait de trois défaites décisives. «On s’est ramassés en demi-finale apeurés comme un chevreuil devant un char», illustre le capitaine, Jean-François Nadeau, qui en est à sa 13e saison au sein de la LNI.

L’équipe a toutefois répondu à l’appel en l’emportant sur les Oranges de Réal Bossé, une équipe comptant sur le joueur le plus expériment­é ainsi que sur la plus jeune recrue, Pier-Luc Funk.

«On essaie de mélanger vétérans et novices. Quand t’es plus vieux, t’es moins intéressé par la vitesse, l’énergie brute. On a moins faim, plus de souci de véracité dans les personnage­s! Les jeunes eux, nous donnent un coup de pied au derrière», souligne le directeur artistique de la LNI et capitaine des Rouges, François-Étienne Paré. Avec 18 saisons derrière la cravate, ce dernier se décrit d’ailleurs comme un «défenseur défensif», capable de soutenir ses coéquipier­s par sa constance.

UNE LIGUE QUI SE RENOUVELLE

Le directeur artistique met d’ailleurs de l’avant depuis neuf ans une vision plus théâtrale de l’improvisat­ion, moins centrée sur la quête du punch line à tout prix. Une initiative qui sied à merveille le jeu poétique des Verts. «On a la réputation d'être de bons auteurs. Mais je crois que cette année on a développé notre côté niaiseux et ça se marie très bien avec notre côté un peu plus littéraire. Ça fait un beau contrepoid­s», note le capitaine de la formation, Laurent Paquin, qui l’a justement remporté contre les Rouges en demifinale.

Ce dernier pratique l’impro un peu comme une séance de gym: un sport mental qui garde l’esprit à vif. «Je dis souvent que l'impro c'est un peu comme ma ligue de balle molle. C'est une activité que je fais avec des amis comme un gars qui va jouer à la balle molle avec ses chums. Mais c’est aussi un moyen de garder mon cerveau éveillé, ce qui m’aide beaucoup dans mon travail d’humoriste et de comédien», souligne-t-il.

Après 13 tours de pistes, Jean-François Nadeau constate pour sa part que la LNI est devenue une sorte de pantoufle. «Ce qui me garde on, c’est la vérité des instants, les impros plus dramatique­s. Tu peux devenir original dans la simplicité. En même temps, il n’y a plus grandchose qui me surprend», nuance celui qui prendra une pause indéfinie de la patinoire dès l’an prochain.

François-Étienne Paré, de son côté, reste accroché au côté quasi mystique de l’impro. «On n’a jamais fini de chercher. C’est pas grave si on trouve pas. On se trompe encore, et c’est ce qui fait qu’on continue. Ça nous échappe encore, c’est assez mystérieux… Il y a toujours la possibilit­é de se renouveler», renchérit-il.

Une chose est sûre : sa conception de la LNI assure l’avenir de cette ligue, qui fêtera à l’automne le 40e anniversai­re de son premier match. «La LNI, ce sont des émotions et des rencontres. Tant et aussi longtemps que ça va être ça, les gens seront intéressés», affirme JeanFranço­is Nadeau.

 ??  ?? Laurent Paquin et Jean-François leur Nadeau tenteront de mener équipe respective à la victoire de la finale de la LNI demain. lors
Laurent Paquin et Jean-François leur Nadeau tenteront de mener équipe respective à la victoire de la finale de la LNI demain. lors

Newspapers in French

Newspapers from Canada