Le Journal de Montreal

Quoi faire pour aider une soeur bipolaire?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je fais partie d’une famille dont tous les enfants sont nés et ont été élevés dans une secte connue du Québec. Nous en sommes tous sortis au tournant des années 80. Malgré le peu d’instructio­n qu’on nous avait donné dans ce milieu fermé, comme on est tous travaillan­ts et fiers, on s’en est assez bien sortis et on mène des vies équilibrée­s. Sauf pour l’une de mes soeurs.

Celle-ci a la jeune cinquantai­ne et elle est bipolaire et dépressive depuis au moins 20 ans. Mais dernièreme­nt elle semble avoir atteint le fond. Voici un résumé de sa vie. Elle a grandi (je n’utilise pas les mots « fut élevée » car ce serait glorifier le peu qu’on nous a donné) dans le brouhaha de la fin du mariage de nos parents. Car à la naissance de la treizième, ma mère est tombée en dépression et mon père l’a fait interner et stériliser.

Quelques mois plus tard quand ma mère est sortie de l’internemen­t, elle nous a tous repris avec elle dans un logement à l’extérieur de la secte. Il lui a fallu du courage, car à l’Époque, avec13 enfants et pas d’argent, si ce n’est un peu de BS, la vie n’était pas simple. Pour une femme qui avait été totalement soumise à son mari dans la secte, ma mère avait du guts, et même si nous avons continué à fréquenter la secte après, elle n’y est jamais retournée.

Puis on s’est tous marié et on a eu des enfants. Ma soeur en a eu trois de deux pères différents et est retournée faire son secondaire à 28 ans pour devenir infirmière. Jusque là, tout allait bien. C’est après qu’ont commencé les périodes de dépression, de fréquentat­ion des AA, d’arrêts de travail, de changement de médication, de thérapie et de retour au travail. En 2016 elle a définitive­ment perdu son travail, et suite à d’énormes achats compulsifs, elle s’est retrouvée à la rue.

Aidée par un de mes frères elle a quand même un toit sur la tête. Mais de retour d’une énième cure, elle ne fait que pleurer et parler de suicide, au point où on ne sait plus quoi faire pour l’aider, à l’égal de son psychiatre qui semble dépassé par son cas. On voudrait tant la sortir de sa tristesse. Redonnez-moi le nom de l’organisme qui vient en aide à ce genre de personne et dont vous aviez parlé jadis.

Anonyme

Je trouve étonnant que son psychiatre ne trouve pas le moyen de doser sa médication pour qu’elle puisse mener une vie normale, car de nos jours c’est possible. L’organisme dont j’ai déjà parler s’appelle REVIVRE. Il offre les services d’une ligne téléphoniq­ue de conseils ainsi que des ateliers, individuel­s et en groupe, pour les personnes souffrant de dépression et de bipolarité. On les joint au : 1-866-738-4873. Pour vous la famille, il existe FRAPAMM (Fédération des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale) où vous pourriez aller chercher des conseils pour mieux entourer votre soeur : 1-800-323-0474

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