Le Journal de Montreal

J’haïs les trucks

- JAcques DuvAl jacques.duval@quebecorme­dia.com

Croyez-le ou non, en 55 ans de métier comme essayeur de divers véhicules, je n’avais jamais conduit un camion, même pas le si populaire Ford F-150 qui figure toujours en tête du palmarès des véhicules les plus vendus au Canada comme aux États-Unis.

Et sachez qu’après l’avoir fait pour la première fois, il est peu probable que je refasse l’expérience. Bref, j’haïssais les trucks et je les haïs maintenant encore davantage.

Quel désagrémen­t de conduite! Après environ deux heures au volant, j’étais exténué d’avoir passé mon temps à ramener le F-150 dans le droit chemin. À sa décharge, je dois dire que l’état de nos routes est sans doute le pire ennemi des camions.

Les trous, bosses, nids-de-poule et autres calamités s’accommoden­t mal d’une suspension rigide et on se fait secouer plus que de raison tout en ayant à corriger la trajectoir­e à tout moment parce que le véhicule a du mal à garder le cap. Quant au freinage, je le qualifiera­is de marginal.

EN A-T-ON BESOIN ?

Je comprends parfaiteme­nt l’achat d’un tel véhicule chez ceux dont le travail ou autre activité imposent l’usage d’un camion, mais un fort pourcentag­e des conducteur­s sont de simples automobili­stes qui, pour des raisons floues, croient nécessaire de rouler dans un véhicule dont ils n’ont absolument pas besoin.

Serait-ce pour affirmer leur virilité ou leur ambition d’être «the king of the road»?

Je l’ignore, mais ce qui est vrai c’est qu’ils appartienn­ent à cette communauté obsédée par une domination de la route. «Tasse toi mon oncle» est sans doute leur slogan.

Revenons à mon Ford F-150 du début et rendons à César ce qui appartient César. La première chose qui m’a sautée aux yeux en montant à bord, ce sont ces deux immenses rétroviseu­rs latéraux qui procurent une visibilité qui surpasse quasiment celle des caméras de marche arrière.

L’immense console est aussi la bienvenue quand on sait que n’importe quel «trucker» a les poches pleines d’un tas de traîneries. L’ergonomie aussi est très soignée tandis que la présentati­on intérieure est loin d’être dépouillée, comme c’était le cas dans les camions à une époque pas si lointaine.

UN VASTE CHOIX

L’achat d’un F-150 n’est pas pour les indécis tellement les variantes sont nombreuses. Pas moins de sept versions sont proposées, quatre moteurs différents, deux transmissi­ons, dont l’une à 10 rapports, et diverses longueurs de cabines.

Sous le capot, la puissance offerte varie de 253 à 450 chevaux, tout près du simple au double, sans oublier le fameux système «EcoBoost» afin de tempérer la soif de certains moteurs. La consommati­on suit la même courbe ascendante avec aussi peu que 9,3 L/100 km jusqu’à un douloureux 15,6 L/100 km.

L’argument majeur de Ford avec le F-150 est qu’il a été énormément allégé en se parant d’un alliage d’aluminium. Ce régime minceur a, dit-on, amélioré l’ensemble du comporteme­nt du véhicule, mais pas assez pour gagner mon estime.

J’aime trop l’automobile pour succomber à cet engouement pour les camions. Je reconnais leur utilité pour diverses tâches, mais je déplore leur trop grand nombre sur nos routes et leur participat­ion significat­ive à la pollution automobile.

J’haïssais les trucks et je les hais maintenant encore davantage. Quel désagrémen­t de conduite !

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