Une conclusion décevante à une aventure positive
L’Armada trace le bilan de sa dernière saison
Plutôt que de préparer le cinquième match de la finale de la LHJMQ à Saint-Jean, hier, l’Armada a dressé le bilan de son aventure 2016-2017.
Une épopée qui a connu une fin abrupte au bout de quatre matchs face aux Sea Dogs, mercredi soir au Centre d’excellence Sports Rousseau.
Trente-six heures après l’élimination et la consécration des champions, la déception flottait toujours dans l’amphithéâtre du boulevard de la Grande-Allée, à Boisbriand.
Quand le président et directeur général, Joël Bouchard, a rencontré les médias en matinée, un gros trophée manquait à ses côtés. Il a vu et senti la Coupe du Président, mais ne l’a pas soulevée avec sa bande en criant mission accomplie. Difficile, toutefois, de ne pas se montrer satisfait après 10 mois de dur labeur et un parcours inspirant.
«Une défaite en finale peut finir de deux façons. Soit tu es fâché, soit tu es déçu. C’est difficile d’être fâché avec ce que les gars ont accompli. On tombe donc dans la deuxième catégorie.
«Dès le premier jour du camp d’entraînement, on s’est investis à 100 % dans la mission, a poursuivi Bouchard, en louangeant le travail de ses hommes, qui ont déjoué les pronostics et fait preuve de caractère. C’est décevant de perdre en finale et de passer si près du but ultime.»
À l’instar de mercredi soir, le pilote a de nouveau admis que la tâche était colossale pour venir à bout des Sea Dogs, une formation chargée de vétérans et de 11 guerriers appartenant à des équipes professionnelles. «Avec les blessures, notre chimie d’équipe et notre système de jeu étaient affectés. Il fallait forcer les Sea Dogs à faire des erreurs et nous n’avons pas su le faire. La meilleure équipe a gagné.»
Les Loups de mer étaient équipés pour «veiller tard» dans cette danse printanière. Ils présentaient peu de failles. Le noyau de joueurs avait grandi ensemble au fil de la reconstruction des trois dernières saisons.
«C’est une déception de perdre en finale. Il faut être fiers de ce qu’on a accompli. Nous avons formé un groupe spécial dès le début», a noté le vétéran Alexandre Alain, au terme de sa première saison chez le Noir et Blanc. D’ailleurs, il s’agit de sa meilleure en carrière en vertu de ses 29 buts et 52 points.
DES SOLUTIONS DANS LEUR CONQUÊTE
À l’inverse des champions, la direction de l’Armada n’avait pas encerclé 2016-2017 comme la campagne durant laquelle tous les espoirs étaient fondés.
Un début de saison canon avec 20 victoires en 34 matchs a changé la donne. À la pause des Fêtes, Blainville-Boisbriand pointait au quatrième échelon du classement général, à quatre points de la tête.
Avec des gardiens en pleine forme, une autre brigade défensive de pointe et une attaque qui présentait quelques signes d’essoufflement, Bouchard n’a pas hésité à bouger durant la période des transactions. Il a inséré Pierre-Luc Dubois et Alex Barré-Boulet, deux attaquants qui ont tiré le club au retour des Fêtes.
«Je n’ai pas fait ces transactions. Ce sont les joueurs qui les ont faites. Avec leur rendement, ils m’ont forcé à les faire. C’était un défi collectif, a expliqué celui qui a été nommé le DG de l’année.
«Au début de la saison, les attentes étaient basses, parce que nous avions une jeune équipe, a-t-il ajouté, en invoquant le développement de ses poulains. À travers la ligue, on entendait qu’on était loin de notre profit. Ce n’était pas censé être notre grosse saison. Mais comme toutes les années, il fallait trouver des solutions pour aspirer à la coupe.»
Les nouvelles acquisitions lui ont permis de traverser l’hiver en plus de prolonger le printemps sur la couronne nord. Dubois a généré 15 buts et 37 points en 28 matchs de saison régulière. Barré-Boulet en a amassé 32 durant la même période.
Ils en ont ajouté 22 et 31, respective-
ment, en séries éliminatoires.
«Dès le premier jour, j’ai dit que je voulais me rendre jusqu’au bout, a raconté le capitaine, Guillaume Beaudoin, qui a terminé son stage junior. Je remercie l’organisation d’avoir écouté mon message et d’avoir suivi le plan en nous donnant une chance de gagner la coupe. Ça fait mal de passer si proche et de ne pas la gagner, mais je vais toujours me souvenir de cette aventure.»
Il a mis sa touche à cette dernière épopée. L’Armada a enregistré sa meilleure campagne en six ans d’histoire, soit une récolte de 43 victoires et 92 points. Elle a également raflé un second trophée Robert-LeBel, remis à la meilleure brigade défensive. Sa moyenne de 2,49 buts alloués par match vient au sixième rang depuis 1977-1978. Elle a aussi établi un nouveau record de la LHJMQ en signant 10 jeux blancs en saison régulière. Et, elle a frayé son chemin jusqu’en finale, une première fois.