Le Journal de Montreal

La fin de l’ère Montembeau­lt

Le gardien termine son stage junior au second rang de l’histoire

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

L’ère de Samuel Montembeau­lt à Boisbriand est terminée. Au bout de ses quatre années chez l’Armada, le gardien a terminé avec le meilleur second rendement dans l’histoire de la LHJMQ.

Le grand portier, qui fut un choix de troisième tour à l’encan 2013, a longtemps menacé le record de 2,52 buts alloués par match en saison régulière d’Ondrej Pavelec. Celui-ci l’avait établi chez les Screaming Eagles du Cap-Breton entre 2005 et 2007. Dix ans plus tard, Montembeau­lt a conclu sa carrière junior avec une moyenne de buts alloués de 2,54 à ses 154 matchs en saison régulière, signant au passage 87 victoires et 12 jeux blancs.

PAS DE COUPE

À ses 36matchs éliminatoi­res, il a abaissé cette moyenne à 2,42 sans être en mesure de soulever la Coupe du Président. Une blessure à la jambe a contrecarr­é ses plans. «Mon objectif était vraiment de gagner ce trophée. J’ai passé quatre ans ici. C’était un groupe incroyable cette année qui méritait la coupe, a soutenu celui qui poursuivra sa carrière dans la filiale des Panthers de la Floride. L’an prochain, il s’alignera avec les Thunderbir­ds de Springfiel­d, de la Ligue américaine. «Dans les cinq dernières minutes du match mercredi, j’ai réalisé que je vivais mes derniers moments avec ce chandail sur le dos. À mon passage, j’ai appris à travailler et à devenir un pro sur la glace et hors de la patinoire. Cette équipe a fait de moi un homme.» Le gardien laisse donc ses jambières sans aucune inquiétude à son auxiliaire Francis Leclerc. Choix de sixième ronde de l’Armada en 2014, celui-ci a remporté le trophée Jacques-Plante cette année en vertu de son rendement de 2,31 buts alloués par match à ses 30 sorties.

«Je ne suis pas inquiet pour lui. L’équipe est entre bonnes mains. Il a assuré mes arrières quand ça allait moins bien pour moi cette année», a relaté Montembeau­lt.

«Ça fait un an et demi que je travaille avec lui, c’était mon grand frère, a renchéri Leclerc ,à la sortie du vestiaire, hier. J’aurai des grosses jambières à enfiler, mais je suis prêt. Il faudra continuer à avoir du plaisir en venant à l’aréna. Ça amène les bonnes performanc­es.»

AVEC SON COMPLICE DU NOVICE

La fin de la carrière junior de Montembeau­lt signifie aussi celle de son grand complice et ami de longue date, Guillaume Beaudoin.

Le défenseur a fait ses débuts avec le gardien en Mauricie alors qu’ils étaient à peine âgés de cinq ans.

Main dans la main depuis ce temps, ils ont écrit plusieurs histoires ensemble.

En récupérant ses effets personnels, Beaudoin n’a pu s’empêcher de se remémorer les grandes réalisatio­ns à ses cinq années et 268 matchs dans l’uniforme de l’Armada. Le parcours éliminatoi­re de 2014 l’a notamment marqué alors que l’équipe était parvenue à écarter l’Océanic de Rimouski en sept matchs avant de subir le même sort devant le Drakkar de Baie-Comeau dans le carré d’as.

Il a aussi ressassé la bataille du printemps 2016. Contre vents et marées, dans le rôle de la grande négligée, la flotte était venue à bout des puissants Foreurs de Val-d’Or au premier tour.

«Même si nous n’avons pas gagné la Coupe du Président, nous avons tout donné et nous avons vécu tellement de belles choses», a signalé le capitaine.

Poète dans l’âme avec ses déclaratio­ns songées, il lui restait un chapitre de son histoire à rédiger, celui de la grande conquête.

Avec son inspiratio­n, il parviendra peut-être à l’écrire au fil des prochaines années, mais dans un uniforme différent. S’il ne parvient pas à décrocher un contrat profession­nel, Guillaume Beaudoin se joindra aux Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières dès septembre.

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