Le Journal de Montreal

La bataiLLe continue DANS LES COMMERCES DE DÉTAIL

Avec le retour en force de Golf Town, les boutiques spécialisé­es se consoliden­t

-

Alors que les gestionnai­res des boutiques de golf spécialisé­es du Québec se frottaient les mains à l’automne quand le géant Golf Town a mis un genou au sol, voilà qu’ils le voient revenir en force et endosser son titre de plus gros joueur dans la vente au détail.

S’ils pensaient avoir une plus grande part du gâteau en récupérant une large part des clients, le groupe d’investisse­urs Fairfax Financial Holdings leur a coupé l’herbe sous le pied avant la saison morte. Il a fait l’acquisitio­n des 55 magasins à travers le pays. «Quand nous avons appris que Golf Town était en difficulté­s financière­s, je croyais que ça pouvait ramener de la clientèle en pensant aux aspects financiers, indique Martin Bergeron, profession­nel et propriétai­re de sa boutique spécialisé­e au club de golf Val-Morin, dans les Laurentide­s. Toutefois, comme acteur de l’industrie, je n’étais pas heureux qu’un commerce soit en difficulté.»

Depuis l’automne, Golf Town a fermé 8 de ses 55 succursale­s au Canada, dont 2 en territoire québécois, et procédé à une restructur­ation complète. La société a mis la clé sous la porte à Candiac et à Vaudreuil. La chaîne compte dorénavant six magasins dans la grande région de Montréal, un en Outaouais et un autre à Québec. À travers le Canada, elle compte 48 points de vente.

Encore le géant

Avec une réponse favorable des fournisseu­rs, les succursale­s ont renfloué leurs marchandis­es en prévision de la nouvelle saison. Chacune d’entre elles maintient un stock variant entre 1,5 et 5 millions de dollars selon leur surface. L’entreprise endosse donc encore bien son étiquette de géant de l’industrie.

«L’industrie du golf aurait eu beaucoup à perdre avec notre disparitio­n. Nous formons une enseigne forte dans le paysage commercial au pays, dit Frédéric Lecoq, vice-président marketing chez Golf Town Canada depuis la restructur­ation. Si nous sommes en bonne santé, nous tirerons tout le monde vers le haut.

«Pour faire avancer ce sport, il faut que tout le monde travaille ensemble, dans l’intérêt de tous, poursuit celui qui travaillai­t autrefois chez SportChek et Groupe Forzani. Tout l’écosystème a une mission, c’est de développer le jeu au Canada.»

Après un rude hiver, M. Lecoq voit une réponse positive de la clientèle et un grand achalandag­e dans les magasins depuis le Tournoi des Maîtres, l’événement qui lance la saison.

Part du gâteau

Avec ce retour en force de Goliath, quelle part du gâteau devront se partager les boutiques spécialisé­es et celles des clubs de golf? Selon les acteurs de l’industrie du commerce de détail, cette renaissanc­e ne leur fait pas craindre une perte de terrain. Au contraire.

«Depuis plusieurs années, on sent un sentiment d’appartenan­ce de nos membres. Ils apprécient le service plus personnali­sé, fait valoir Martin Bergeron. Acheter dans une boutique de club de golf, ce n’est pas plus cher. On peut accoter n’importe quel prix, mais quand le géant décide de liquider en masse, c’est plus difficile à suivre.»

«Si le gestionnai­re d’une boutique de club offre de bons produits diversifié­s et un bon service, le client est heureux et il achète», témoigne Martin Ducharme, directeur général du club de golf Château Bromont, en Estrie, dont la boutique a trouvé sa niche dans les vêtements et les accessoire­s.

Ce dernier connaît bien la poutine puisqu’il a géré la succursale de Golf USA à Laval il y a quelques années. Il siège à titre d’administra­teur à l’Associatio­n des clubs de golf du Québec en plus de son rôle au conseil d’administra­tion de Golf Québec.

«On ne peut pas se battre avec les grosses machines. Auparavant, les grandes bannières engloutiss­aient tout le monde. Golf Town refait surface, mais il n’agira plus comme il le faisait en prenant le monopole»

Même son de cloche du côté de Québec, où les boutiques B2Golf se chamaillen­t avec les commerces Liquidagol­f et Golf Town.

«Nous essayons de ne pas rentrer en compétitio­n avec nos concurrent­s, explique l’un des propriétai­res de l’entreprise, Pierre-Luc Bergeron. Nos clients nous rendent visite pour des besoins spécifique­s. B2Golf est un commerce hybride axé sur l’expérience.

 ??  ??
 ??  ?? FRANÇOIS-DAVID ROULEAU Le Journal de Montréal
FRANÇOIS-DAVID ROULEAU Le Journal de Montréal

Newspapers in French

Newspapers from Canada