Le Journal de Montreal

Sergio garcia un nom en moins sur la liste

Plusieurs golfeurs d’exception cherchent à remporter un premier titre majeur

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En remportant le prestigieu­x Tournoi des Maîtres en avril, Sergio Garcia a rayé son nom de la liste des golfeurs n’ayant jamais raflé un titre majeur dans leur carrière.

Depuis la consécrati­on de Jordan Spieth à l’Omnium américain en 2015, six joueurs d’exception ont effacé leur nom de cette liste noire. L’Espagnol de 37 ans a succédé à Jason Day, Danny Willett, Dustin Johnson, Henrik Stenson et Jimmy Walker.

Les regards sont maintenant tournés vers les Rickie Fowler, Hideki Matsuyama, Matt Kuchar et compagnie. Ceux-ci n’ont pas fini d’entendre et de répondre aux questions à ce sujet, persécutés de toutes parts dans les salles de presse avant les prochains tournois du grand chelem.

Ayant terminé à quatre reprises au second rang, 12 fois dans le top 5 et 22 fois dans le top 10, Garcia était reconnu comme le meilleur golfeur sans titre majeur.

Après une huitième place à Augusta en 2013, alors qu’il était en position d’enfiler le veston vert, il ne croyait plus en ses moyens. «Je ne suis pas assez bon, avait-il lâché à l’époque. Je n’ai pas ce qu’il faut pour gagner ce genre de tournoi. En 13 ans, j’en suis venu à la conclusion que je joue pour la deuxième ou troisième place.»

Avant de goûter enfin à un premier sacre après 73 tentatives, il avait terminé deux fois dans le top 5 en 2016. C’était à Oakmont et Troon où il s’était à nouveau fait à l’idée que son tour ne viendrait peut-être jamais. Les dieux du golf en ont toutefois décidé autrement.

«J’essayais de rester positif. J’aimais être reconnu comme le meilleur sur la liste. Au moins, j’étais le meilleur. C’est ce qu’il y avait de bon», a relaté avec le sourire Garcia, après sa victoire éclatante à l’Augusta National, le soir du 9 avril.

«Je n’ai plus à répondre à des questions sur ce sujet. Je vais peut-être devenir le meilleur à en avoir gagné qu’un seul. Mais je peux vivre avec ça.»

Il a réussi cet exploit le jour où son mentor, l’Espagnol Seve Ballestero­s, double vainqueur d’un veston vert (1980 et 1983), aurait fêté son 60e anniversai­re. Celui-ci est décédé en mai 2011.

Une attente de 20 ans

L’attente aura duré plus de 20 ans pour Garcia, puisqu’il a disputé son premier tournoi majeur en 1996 à titre d’amateur, à l’Omnium britanniqu­e, sur les allées du Royal Lytham and St Annes.

Trois ans plus tard, au Championna­t de la PGA à Medinah, il avait chauffé le champion Tiger Woods en terminant tout juste un coup derrière.

Garcia a ensuite vécu une série de performanc­es frustrante­s, laissant souvent son caractère bouillant faire surface, sans jamais terminer au sommet du tableau des meneurs. Il a trimé dur pour enfin y apparaître et renverser la malédictio­n.

«Le problème, c’était ma façon de penser. Je me demandais si j’allais gagner un majeur un jour. Je suis tellement passé proche. J’ai eu mes chances. J’ai perdu plusieurs occasions, mais j’ai aussi vu des rivaux accomplir des choses extraordin­aires pour me battre.

«J’ai donc demandé de l’aide depuis un bout de temps, a-t-il poursuivi. J’ai commencé à penser différemme­nt, plus positiveme­nt. Il fallait aussi que j’accepte la situation et la possibilit­é de ne jamais gagner un championna­t majeur. Peu importe ce qui arriverait, ma vie se poursuivra­it. Ça n’aurait pas été un désastre.

«Heureuseme­nt, je l’ai gagné, ce premier majeur», a-t-il conclu avec le sourire.

Les dieux du golf auront maintenant à choisir qui sera le prochain élu. L’Omnium des États-Unis cogne à la porte dans un mois.

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