Le Journal de Montreal

La distance des coups de départ stagne

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Alors que les terrains tendent à s’allonger pour s’ajuster aux percées technologi­ques et augmenter les défis, il appert que les golfeurs profession­nels ne cognent pas la balle beaucoup plus loin qu’auparavant, selon une étude menée par l’Associatio­n de golf des ÉtatsUnis et le Royal and Ancient de St Andrews (R&A).

Ces deux grandes entités du golf ont répertorié les données de plus de 40 000 coups de départ sur 7 circuits profession­nels majeurs au monde de 2003 à 2016, dont la PGA, le circuit européen et la LPGA.

Contrairem­ent à la croyance populaire voulant que les profession­nels frappent plus loin que jamais avec des balles et des bâtons ultras performant­s, il en résulte qu’ils ont augmenté en moyenne de 1,2 % la distance de leur coup de départ, ce qui représente un léger gain de 0,2 verge par année pour un total de trois verges en 15 ans.

Mais les vétérans du circuit des Champions de la PGA ont toutefois profité des poussées technologi­ques de la dernière décennie en gagnant en moyenne cinq verges au départ comparativ­ement à 2003.

La distance moyenne a été mesurée sur deux trous distincts à chaque tournoi.

La majorité des joueurs (95% sur le circuit de la PGA et 96% sur le circuit européen) ont utilisé un bois numéro un sur les tertres.

Évidemment, il y a plusieurs exceptions à la règle. Les Dustin Johnson, Bubba Watson et J.B. Holmes tentent de prouver l’inverse avec leurs coups de départ titanesque­s. Avec des frappes dépassant fréquemmen­t les 330 verges, les longs parcours deviennent évidemment moins menaçants.

L’an passé, sur le circuit de la PGA, le nombre de golfeurs ayant frappé en moyenne plus de 300 verges au départ a atteint un nouveau record alors qu’ils étaient 27, deux de plus que l’année précédente et 17 de plus qu’en 2003, année où l’étude a débuté.

C’est d’ailleurs pourquoi les dirigeants du mythique parcours de l’Augusta National, lieu du Tournoi des Maîtres, tentent d’acheter des parcelles de terrains à leurs voisins pour allonger les trous.

Des balles et des bâtons performant­s

Au fil des 25dernière­s années, deux ères ont permis aux golfeurs de frapper plus loin. La première grâce aux avancées technologi­ques des bâtons de 1996 à 2000. Le bois en titane et la face à «effet trampoline» ont changé la donne.

L’autre période névralgiqu­e: celle de l’arrivée des balles multicouch­es, de 2001 à 2005.

Une nette augmentati­on des distances a été observée en 2003 lorsque le R&A a légiféré sur les bois avec «l’effet trampoline» et les nouvelles balles. Par la suite, les bonzes du golf ont décidé de règlemente­r la longueur, la grosseur, le volume des têtes des bois de départ ainsi que les rainures.

Le R&A et la USGA ont mené cette recherche pour observer l’effet des nouvelles technologi­es sur le développem­ent du jeu.

En proposant les lignes directrice­s en matière d’équipement­s, les deux entités directrice­s veulent préserver les grandes traditions du golf. Selon elles, la technologi­e ne doit pas surpasser les habiletés sur le parcours pour l’atteinte d’un meilleur pointage.

C’est d’ailleurs pourquoi elles ne préconisen­t pas l’adoption de nouvelles règles pour les balles de golf, qui ont atteint les limites de la performanc­e.

Selon elles, une autre poussée des distances parmi l’élite serait néfaste pour le sport.

«Que ces augmentati­ons de la distance découlent de l’avancement de la technologi­e, de l’athlétisme des golfeurs, des techniques d’entraîneme­nt améliorées, de la préparatio­n des parcours de golf ou de la combinaiso­n de ces facteurs, ils réduiront sérieuseme­nt le défi du jeu», peut-on lire dans les conclusion­s de l’étude.

Sans surprise, elles poursuivro­nt donc leurs recherches afin de protéger les fondements du golf.

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