La « taupe du SPVM » libérée aujourd’hui ?
Condamné pour avoir vendu des informations aux Hells, l’ex-enquêteur veut sa libération conditionnelle
L’ex-enquêteur vedette Benoit Roberge, surnommé «la taupe du SPVM» pour avoir vendu des informations aux Hells Angels, pourrait recouvrer sa liberté dès aujourd’hui.
Tombé en disgrâce lorsqu’il a été condamné à huit ans de taule en avril 2014, l’ancien spécialiste des motards comparaîtra devant la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) après avoir passé les sept derniers mois en maison de transition.
Il tentera de convaincre la CLCC qu’il mérite d’obtenir sa libération conditionnelle totale, ayant maintenant purgé plus du tiers de sa peine.
CONDUITE EXEMPLAIRE
Depuis son transfert du pénitencier La Macaza en maison de transition, l’ex-policier de 53 ans fait preuve d’un comportement exemplaire, selon les plus récentes observations de la CLCC.
«Votre motivation est demeurée élevée et vous vous êtes impliqué très sérieusement dans vos activités de bénévolat. Votre responsabilisation est évaluée à élevée, de même que votre potentiel de réinsertion sociale», ont noté les commissaires à son endroit dans une décision rendue en mars dernier.
Roberge a suivi des cours en informatique et en entrepreneuriat, en plus de travailler comme commis au ménage et à la bibliothèque du pénitencier.
«La prison m’a changé», a-t-il dit aux commissaires en août dernier.
L’ex-policier a admis qu’il s’était senti «trahi» lorsque ses supérieurs l’ont «tassé» des enquêtes sur les motards.
Il a dit avoir «agi par vengeance» envers le SPVM en vendant des renseignements au Hells Angel René «Balloune» Charlebois, alors incarcéré pour meurtre et avec qui il était resté en contact.
ENREGISTRÉ
Mais Charlebois l’a coincé en enregistrant à son insu leurs conversations et en menaçant de le faire chanter.
Roberge a été payé 125000$ pour des informations confidentielles sur des informateurs de police et des témoins repentis, de 2012 à 2013.
À l’automne 2013, Charlebois s’est évadé avant de se suicider. Puis, Roberge a été arrêté lorsqu’il a accepté de payer 50 000 $ à un agent d’infiltration pour récupérer les enregistrements incriminants, ignorant qu’il se faisait piéger par la Sûreté du Québec.
«J’ai atteint le fond du baril. J’ai scrapé ma vie», a-t-il déjà confié à la CLCC.