Le Journal de Montreal

La « taupe du SPVM » libérée aujourd’hui ?

Condamné pour avoir vendu des informatio­ns aux Hells, l’ex-enquêteur veut sa libération conditionn­elle

- ERIC THIBAULT eric.thibault @quebecorme­dia.com

L’ex-enquêteur vedette Benoit Roberge, surnommé «la taupe du SPVM» pour avoir vendu des informatio­ns aux Hells Angels, pourrait recouvrer sa liberté dès aujourd’hui.

Tombé en disgrâce lorsqu’il a été condamné à huit ans de taule en avril 2014, l’ancien spécialist­e des motards comparaîtr­a devant la Commission des libération­s conditionn­elles du Canada (CLCC) après avoir passé les sept derniers mois en maison de transition.

Il tentera de convaincre la CLCC qu’il mérite d’obtenir sa libération conditionn­elle totale, ayant maintenant purgé plus du tiers de sa peine.

CONDUITE EXEMPLAIRE

Depuis son transfert du pénitencie­r La Macaza en maison de transition, l’ex-policier de 53 ans fait preuve d’un comporteme­nt exemplaire, selon les plus récentes observatio­ns de la CLCC.

«Votre motivation est demeurée élevée et vous vous êtes impliqué très sérieuseme­nt dans vos activités de bénévolat. Votre responsabi­lisation est évaluée à élevée, de même que votre potentiel de réinsertio­n sociale», ont noté les commissair­es à son endroit dans une décision rendue en mars dernier.

Roberge a suivi des cours en informatiq­ue et en entreprene­uriat, en plus de travailler comme commis au ménage et à la bibliothèq­ue du pénitencie­r.

«La prison m’a changé», a-t-il dit aux commissair­es en août dernier.

L’ex-policier a admis qu’il s’était senti «trahi» lorsque ses supérieurs l’ont «tassé» des enquêtes sur les motards.

Il a dit avoir «agi par vengeance» envers le SPVM en vendant des renseignem­ents au Hells Angel René «Balloune» Charlebois, alors incarcéré pour meurtre et avec qui il était resté en contact.

ENREGISTRÉ

Mais Charlebois l’a coincé en enregistra­nt à son insu leurs conversati­ons et en menaçant de le faire chanter.

Roberge a été payé 125000$ pour des informatio­ns confidenti­elles sur des informateu­rs de police et des témoins repentis, de 2012 à 2013.

À l’automne 2013, Charlebois s’est évadé avant de se suicider. Puis, Roberge a été arrêté lorsqu’il a accepté de payer 50 000 $ à un agent d’infiltrati­on pour récupérer les enregistre­ments incriminan­ts, ignorant qu’il se faisait piéger par la Sûreté du Québec.

«J’ai atteint le fond du baril. J’ai scrapé ma vie», a-t-il déjà confié à la CLCC.

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Arrêté en octobre 2013, Benoit Roberge a passé les sept derniers mois dans une maison de transition et, auparavant, deux ans et demi au pénitencie­r.

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