Faites ce que je dis, pas ce que je fais !
Quand il terminera son mandat le 17 juin (à moins qu’il soit renouvelé?), Jean-Pierre Blais, le président du CRTC, pourra dire qu’il a été «l’homme des conversations» avec les citoyens. Une initiative qu’il a lancée et que les libéraux ont imitée dès leur élection, lançant, eux aussi, des tas de «conversations» sur divers sujets, même la rénovation de la résidence du 24 Sussex.
Le CRTC s’apprête à amorcer une autre conversation, cette fois sur la présence des femmes dans l’audiovisuel. Jeudi soir, à la Place de Arts, on a rendu hommage à six Québécoises de l’audiovisuel. La partie n’est pas gagnée pour autant, même si «énormément d’efforts sont faits», a dit Tracey Deer, l’âme des Mohawk Girls.
Au gala des Femmes en communication, fin avril, JeanPierre Blais avait déploré que «la parité hommes-femmes en création et dans les médias continue d’être un objectif plutôt qu’un fait». Difficile de ne pas être d’accord avec lui. Difficile aussi de ne pas approuver les initiatives de nos gouvernements. Il semble toutefois qu’ils demandent de faire ce qu’ils ne font pas eux-mêmes. À commencer par le CRTC.
Cinq hommes et trois femmes siègent au CRTC, et deux postes sont vacants. Il serait facile pour le gouvernement d’y installer la parité, mais sa feuille de route n’est pas encourageante. Dans l’histoire du CRTC, il n’y a eu que 27 femmes sur 103 commissaires, deux commissaires venant d’une minorité visible et un seul Autochtone.
C’EST MIEUX AU QUÉBEC
Ottawa ne fait pas mieux à Radio-Canada, dont le conseil est composé de six hommes et trois femmes. Là encore, il y a trois postes vacants. Pas mieux à Téléfilm, où quatre hommes et deux femmes siègent au conseil. Là aussi, il y a une vacance.
Le nouveau gouvernement libéral s’est repris au Conseil des Arts, où l’on trouve six femmes et cinq hommes au conseil. À l’Office national du Film, il y a deux hommes et deux femmes, mais quatre postes vacants.
À Québec, le gouvernement est exemplaire. Au Conseil des arts et des lettres, sept femmes et sept hommes siègent à l’administration. À Télé-Québec, c’est encore plus probant. Six femmes et quatre hommes sont au conseil, et il y a une vacance. À la SODEC, c’est presque la parité: quatre hommes et trois femmes.
DU RETARD À MONTRÉAL
À Montréal, le maire Coderre a du chemin à faire pour joindre l’acte à la parole. Neuf femmes siègent au Conseil des Arts de Montréal, contre 12 hommes.
Si on accuse les partis au pouvoir de nommer des «petits amis», on doit dire qu’ils ne sont pas pressés de le faire. Des centaines de postes d’administrateurs sont vacants dans les gouvernements de toutes les provinces et au fédéral plus qu’ailleurs.
TÉLÉPENSÉE DU JOUR
Ma télépensée va à ma vieille amie Marie Racine, décédée la semaine dernière. Après avoir chanté Au Faisan doré et au cabaret Saint-Germain-des-Prés de Montréal avec Jacques Normand, Marie a créé et écrit La souris verte de 1964 à 1971 pour Radio-Canada, une émission pour enfants qui a fait époque avec Louisette Dussault en vedette. Après deux saisons à écrire Tape-Tambour, une autre série de la SRC, Marie s’est retirée dans ses terres, où elle a vécu entourée de musique et de chansons. Elle était la soeur de Marcelle Racine, l’une des premières show runners de La Boîte à Surprise.