Un joueur complémentaire aux côtés de Laurent Ciman ne serait pas un luxe.
Les partisans de l’Impact ne sont pas naïfs au point de se dire que tout sera parfait au cours d’une saison. Ils ne croient pas que chaque décision, chaque ballon joué seront irréprochables. Non.
Mais ils ont tout de même le droit de se montrer exigeants, surtout quand les mêmes erreurs se répètent match après match.
En somme, les erreurs ont tendance à se répéter quand il manque de qualité et de compétence au sein d’une organisation, ou quand les joueurs n’offrent pas des performances adéquates.
Par les temps qui courent, j’ai l’impression que tous ces critères sont réunis. Résultat: l’Impact se réveille ce matin bon dernier de l’Association de l’Est.
DES BESOINS CRIANTS
Des joueurs de qualité, l’Impact en a plusieurs en attaque. Avec le renfort de Blerim Dzemaili, je suis sûr que l’équipe peut rivaliser avec n’importe quel adversaire en MLS.
Mais, comme nous l’a démontré le match contre le Crew de Columbus samedi dernier, c’est d’un point de vue défensif qu’il faut ajouter des joueurs plus compétents.
Mille fois déjà, j’ai mentionné qu’un milieu capable de couvrir beaucoup de terrain était nécessaire. Un joueur plus rapide que la moyenne en mesure de protéger les arrières et de gagner les batailles à un contre un. La défaite face au Crew a remis cette discussion sur la table, surtout depuis qu’on a vu Justin Meram et Federico Higuain s’amuser autant aux dépens du Bleu-blanc-noir.
Finalement en défense, il faut infuser plus de qualité. Presque à chaque match cette année, les faiblesses de la charnière centrale ont été mises en évidence. Un joueur complémentaire aux côtés de Laurent Ciman – qui n’a pas offert ses meilleures performances dernièrement – ne serait pas un luxe parce que les Victor Cabrera, Kyle Fisher, Wandrille Lefèvre et Hassoun Camara ne semblent pas être la solution permanente.
SAVOIR PRENDRE LA CRITIQUE
Certes, être critiqué peut s’avérer bien difficile. Mais, malheureusement pour l’Impact, ces derniers temps les remontrances ont été méritées.
J’ai parlé de compétence dans le XI montréalais, mais cette réflexion peut très bien s’appliquer au personnel technique. Vu la façon dont l’équipe joue depuis le début de la saison, les entraîneurs doivent aussi prendre une partie du blâme et accepter qu’on les remette en question.
Est-ce que la fin de saison dernière était un écran de fumée? On commence à le croire. Dans un championnat comme la MLS, tu es condamné à évoluer.
Qu’a-t-on fait pour progresser depuis cette demi-finale face à Toronto? Blerim Dzemaili et Chris Duvall sont des acquisitions potables, mais que peut-on offrir d’autre comme preuve du travail accompli, autant du point de vue du recrutement que de celui de la tactique, pour passer le test de la performance?
Qu’est-ce qu’un joueur comme Adrian Arregui vient apporter au groupe cette saison? Qui a décidé d’amener ce joueur? À un certain moment, il faudra que quelqu’un prenne la responsabilité du recrutement.
CES BUTS RÉVÉLATEURS
Les buts encaissés par l’Impact samedi illustrent le propos de cette chronique. D’abord, sur le premier marqué par Meram, ce dernier a mis en lumière la faiblesse du milieu. Le joueur du Crew est passé outre Hernan Bernardello avec une facilité déconcertante.
En fait, on aurait dit que l’Argentin traînait un piano sur son dos et qu’il avait à escalader des marches en plus.
Et que dire du dernier but du match? Une catastrophe! Est-ce que les instructions données par le banc de l’équipe étaient assez claires?
Même si l’Impact poussait pour aller chercher le but de la victoire, il fallait garder un certain équilibre pour ne pas encaisser de but. C’est une faute professionnelle grave de ne pas anticiper ce surnombre qui s’est avéré fatal au XI montréalais.
Bref, à ce stade-ci de la saison, il semble que la seule façon pour l’Impact d’arracher la victoire est d’augmenter son rendement offensif… parce que les équipes adverses en marquent une tonne à chaque rencontre.