Trahi par une empreinte quatre ans plus tard
Jean-Philippe Tremblay reste impassible lors de son procès pour le meurtre d’une maquilleuse de vedettes
L’homme accusé d’avoir sauvagement tué une maquilleuse de vedettes américaines aurait été trahi par ses propres empreintes digitales, laissées sur la scène de crime, presque quatre ans plus tard.
«En janvier 2013, nous avons eu une concordance d’empreinte avec Jean-Philippe Tremblay», a témoigné un technicien en scène de crime, hier, au procès de l’accusé.
Cet élément de preuve a permis d’accuser l’homme de 28 ans du meurtre prémédité de Pina Rizzi, le 2août 2009.
Mme Rizzi, une maquilleuse qui avait travaillé avec des vedettes tant à New York qu’à Los Angeles, venait de s’installer à Montréal.
Le soir du meurtre, elle était sortie faire la fête avec des amis, d’abord en allant voir un spectacle au centre-ville de Montréal, puis en allant dans un club.
La femme s’est ensuite séparée de ses amis pour continuer la fête dans un after-hour avec trois personnes. C’était la dernière fois que ses amies la voyaient vivante.
CAUCHEMAR
La soirée de fête de Mme Rizzi s’est toutefois transformée en cauchemar lorsqu’elle aurait été assommée et traînée dans un cabanon de l’est de la ville, à côté d’un garage désaffecté.
Elle a alors été tuée, et son corps a été retrouvé, deux jours plus tard, enveloppé dans un tapis calciné. Ses pantalons étaient enroulés autour de son cou et son soutien-gorge avait été retiré.
«Je ne voulais pas croire que c’était Pina, je ne pouvais pas le croire, c’était un cauchemar», a témoigné une amie de la victime, mercredi, au palais de justice de Montréal.
INCENDIE VOLONTAIRE
Selon un expert en incendie et en explosion qui a témoigné ce jeudi, il est certain que le tapis avait été incendié volontairement.
«Du bois avait été placé par-dessus le tapis, ce qui indique qu’on voulait propager un incendie», a témoigné l’expert Jean Brazeau.
Des allumettes ont également été retrouvées dans le cabanon.
Mais le feu, qui a été allumé aux pieds de la victime, n’a pas brûlé longtemps, a-t-il ajouté.
L’enquête policière a également permis de déterminer que Mme Rizzi était probablement déjà décédée lorsque l’incendie a été allumé, puisque la victime n’a pas inhalé de monoxyde de carbone.
«Ça indique que [Mme Rizzi] était morte, ou bien qu’elle avait été au coeur du feu, a témoigné la toxicologue judiciaire Anne-Marie Faucher. Mais pour la deuxième option, ça prend un feu très vif.»
Tremblay, assis dans le box des accusés, a écouté attentivement les témoignages en restant impassible.
Le procès présidé par la juge Sophie Bourque, qui se déroule devant jury, reprendra mardi prochain.
Tremblay est défendu par Me Martin Latour, tandis que Me Catherine Perreault officie pour la Couronne.
On prévoit que le procès dure environ un mois.