Le Journal de Montreal

Bâtir pour se rapprocher du patient

UNE JEUNE INFIRMIÈRE DE L’OUTAOUAIS A MIS SUR PIED UNE UNITÉ SATELLITE D’HÉMODIALYS­E

- PIERRE-PAUL BIRON

Construire De Aàz Un Départemen­t D’hémodialys­e Représente Un Défi Colossal, Mais Le Tout Prend Encore Plus D’importance Lorsqu’une Jeune Infirmière À Ses Débuts Dans La Spécialité Est Chargée De Mener Le Projet À Terme. C’est Le Tour De Force Qu’a Réussi Catherine Pouliot Pour Améliorer La Vie De Ses Patients.

Après quelques années à travailler à l’urgence de l’Hôpital de Papineau, situé à Buckingham, Catherine Pouliot a découvert l’hémodialys­e à l’hôpital de Hull.

«Mon beau-père a eu des problèmes de reins. Il a fait de la dialyse et il a finalement été greffé. Exactement au même moment, une de mes amies m’a proposé d’aller essayer le départemen­t à Hull. Ça a été le début de ma curiosité pour le domaine», explique la femme de 35 ans.

Sans le savoir à ce moment, ce choix allait la mener dans un projet qu’elle n’aurait jamais envisagé.

Après quelques années à peine dans le domaine néphrologi­que, elle est approchée pour la mise sur pied d’une unité satellite à l’hôpital où sa carrière avait débuté.

Un nouveau projet que l’infirmière, tout juste âgée de 30 ans à ce moment, mènerait d’un bout à l’autre. «J’ai géré tout le côté clinique, toute l’organisati­on des soins sur le départemen­t. On partait réellement de zéro, il n’y avait rien.»

SORTIR DE SA ZONE DE CONFORT

Au total, l’infirmière originaire de Québec a passé deux années complètes à tout mettre en oeuvre pour accueillir les patients dans ce nouveau centre. Un travail de moine qui l’a réellement sortie de sa zone de confort.

«J’étais la personne référence durant tout le projet. Du plombier au gars de l’informatiq­ue en passant par l’entretien ménager, ça allait beaucoup au-delà du travail de soins», se souvient Catherine, un sourire en coin en repensant aux problèmes de plomberie qu’elle n’aurait jamais cru affronter en devenant infirmière!

Avec l’ouverture en grande pompe de l’unité satellite en 2013, Catherine Pouliot est revenue à son premier amour, celui des patients. Parce que même si elle a adoré l’expérience de gestion, elle ne se voit pas «rester chaque jour qui passe dans un bureau».

Et, en côtoyant les 18 patients de l’étage qui sont en dialyse trois fois par semaine quatre heures par jour, l’infirmière a rapidement réalisé ce que le travail effectué représenta­it.

L’IMPORTANCE DE LA PROXIMITÉ

Ces patients, grandement limités, devaient auparavant se rendre à Hull pour leurs traitement­s. «S’ils étaient dialysés le matin, ils avaient le trafic du matin et en après-midi, c’était le trafic du soir.

Certains partaient en transport adapté à 5 h 30 le matin et revenaient juste à 14 h. Ce n’était pas normal», se souvient celle qui est devenue, cette année, la porte-parole de la Marche du rein de Buckingham.

Nombre de patients trouvent donc en l’équipe de Catherine des bouées auxquelles s’accrocher dans un réseau souvent impersonne­l.

Elle a souvenir en particulie­r d’un homme qui refusait catégoriqu­ement d’aller en urgence à Hull. Après une heure d’explicatio­ns et de tentatives, l’homme a finalement flanché, un peu à reculons. Elle l’a revu six mois plus tard.

«Il m’a remerciée, les yeux pleins d’eau. Il m’a dit que si ce n’était pas de moi, il ne serait jamais allé se faire soigner. Il serait probableme­nt mort chez lui.»

C’est là toute l’essence du travail d’une infirmière comme Catherine Pouliot, prête à affronter n’importe quel défi pour améliorer le sort de ses patients.

 ??  ?? Après quelques années dans le domaine néphrologi­que, Catherine Pouliot a été approchée pour créer une unité satellite à l’hôpital où sa carrière avait débuté.
Après quelques années dans le domaine néphrologi­que, Catherine Pouliot a été approchée pour créer une unité satellite à l’hôpital où sa carrière avait débuté.

Newspapers in French

Newspapers from Canada